Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

Une sécheresse providentielle

Une ville de 3400 ans a pu être examinée à deux reprises en raison d’une sécheresse en Irak. Les ruines de Kemune, seul centre urbain de l’empire de Mittani, ont été englouties par un réservoir dans les années 1980. Les archéologues des universités de Tubingue et de Fribourg, en Allemagne, ont réalisé durant une sécheresse en 2018 que Kemune avait émergé des eaux et en ont cartographié les ruines. Le niveau d’eau a réenglouti Kemune après quelques mois, pour baisser et la révéler de nouveau en janvier dernier et permettre d’autres fouilles. Les archéologues allemands et leurs collègues irakiens ont alors découvert des tablettes assyriennes témoignant de la chute de l’empire de Mittani, qui a duré trois ou quatre siècles durant une période d’affaiblissement des empires babylonien et assyrien. Quand les eaux ont remonté en mars, les chercheurs ont recouvert leurs fouilles pour les protéger des eaux. Ils attendent maintenant la prochaine sécheresse. Kemune avait été découverte en 2010, quand le niveau d’eau avait baissé, mais il n’y avait alors pas eu de fouilles.

Quiz

Pourquoi les souris ont-elles peur des bananes ?

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ MCGILL

Une souris dans des bananes

Parce que ce fruit émet la même molécule que l’urine des souris femelles enceintes ou ayant des souriceaux. Cette molécule signale aux souris mâles que la femelle est prête à défendre sa progéniture, selon une étude de l’Université McGill. Les mâles ont alors un niveau élevé de stress et une insensibilité à la douleur, face au danger potentiel d’une femelle agressive. Les femelles n’ont pas peur des bananes ni de l’urine de leurs consœurs enceintes parce qu’elles n’ont pas l’habitude de les attaquer. Les chercheurs montréalais, qui ont publié leurs résultats à la fin de mai dans Science Advances, soulignent qu’il s’agit d’un des rares cas de signalisation olfactive de la femelle vers les mâles, un moyen de communication plus fréquent du mâle vers la femelle. Qui plus est, les quelques cas de signalisation olfactive de femelle à mâle surviennent dans des interactions sexuelles, ce qui n’est pas le cas ici.

Le chiffre

70 000

PHOTO TIRÉE DU SITE DU MUSÉE DE MARDIN

La cité souterraine de Madyat

C’est le nombre d’habitants que comptait la cité souterraine de Midyat, dans le sud-est de la Turquie, où il y a 2000 ans des chrétiens se sont réfugiés pour échapper aux persécutions romaines. Les chercheurs du musée régional de Mardin ont découvert le complexe caché il y a deux ans, lors de travaux de réhabilitation du vieux centre villageois de Midyat, ville de 60 000 habitants, selon l’agence turque Anadolu.

Les combats de girafes

PHOTO FOURNIE PAR L’ACADÉMIE CHINOISE DES SCIENCES

Illustration de combat de têtes de Discokeryx xiezhi

On pensait que les girafes devaient leur long cou à leur alimentation arboricole. Des chercheurs chinois avancent qu’il s’agit plutôt de l’héritage de combat de têtes, à partir de la découverte d’un ancêtre direct des girafes. Dans Science du début de juin, les paléontologues de l’Académie chinoise des sciences décrivent la robustesse du crâne et le lien anatomique du cou de Discokeryx xiezhi, découvert dans le nord de la Chine, avec la girafe. Ce fossile date de 17 millions d’années, alors que la girafe moderne est apparue il y a 5 millions d’années.

Un vers de terre au lieu du carottage

ILLUSTRATION MAHDI ALAEI, POONEH MAGHOUL ET NAN WU

Le robot ver de terre de Polytechnique, et au centre ses quatre moteurs

Des chercheurs de Polytechnique Montréal testeront cet été un robot utilisant la technique des vers de terre pour s’enfoncer dans le sol. Ils espèrent qu’il pourra remplacer le carottage sur la Lune et dans le Grand Nord. Le robot en forme de fusée est doté de moteurs qui le font vibrer longitudinalement et latéralement à des fréquences très élevées. La fréquence est ajustée en fonction de la nature du sol, déterminée par des capteurs situés sur le robot.