Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

Le mirage de l’éthanol

L’éthanol de maïs américain génère autant sinon plus de gaz à effet de serre (GES) que l’essence, selon une étude de l’Université du Wisconsin, aux États-Unis. Les biologistes ont analysé l’impact qu’a sur la culture du maïs l’obligation réglementaire d’inclure ce carburant renouvelable dans l’offre aux États-Unis. Ils concluent que cette norme a augmenté de 2,4 % la superficie des terres cultivées, faisant augmenter le prix du maïs de 30 %, ce qui a rendu cette culture plus attrayante. Ce changement d’occupation du territoire mène à une diminution de la captation des GES par le sol. Cela rend le bilan GES de l’éthanol au mieux semblable à celui de l’essence, au pire à un bilan GES 24 % supérieur à l’essence. Les auteurs préviennent que d’autres politiques agricoles auraient aussi pu augmenter la superficie des terres cultivées. L’étude a été publiée à la mi-février dans PNAS.

Quiz

Qu’ont découvert des chercheurs néerlandais sur le tourisme en Antarctique ?

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Tourisme dans l’île de Cuverville, dans la péninsule Antarctique Nord

Réponse

Le tourisme augmente localement la fonte des glaces de 23 mm (ou 83 tonnes) par année, selon une analyse de l’Université de Groningue aux Pays-Bas. Publiée à la fin de février dans la revue Nature Communications, l’étude mesure la quantité de suie sur la neige de la péninsule Antarctique Nord. Plus une région est touristique, plus il y a de suie, à cause des émissions des navires. Entre 2016 et 2020, 53 000 touristes ont visité l’Antarctique chaque année, en moyenne.

Le chiffre

32 %

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Image des Très riches heures du duc de Berry, du XVe siècle

C’est la proportion des œuvres littéraires médiévales européennes qui ont été perdues, selon une nouvelle étude européenne. Les linguistes anglais et néerlandais, qui ont publié leurs résultats dans Science à la mi-février, ont appliqué une méthode utilisée en biologie pour estimer le nombre d’espèces disparues. Les cultures des îles éloignées s’en tirent mieux : seulement 19 % des œuvres médiévales irlandaises et 23 % des œuvres islandaises ont été perdues, comparativement à 47 % des œuvres françaises et 62 % des œuvres anglaises.

Découverte québécoise sur la malaria

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Moustique qui transmet le parasite responsable de la malaria

Une équipe internationale dirigée par l’Université Laval a découvert une protéine clé du parasite responsable de la malaria. Cette protéine, appelée PfPX1, permet la digestion du sang par le parasite. Ce sang provient de la proie d’un moustique porteur du parasite. Les chercheurs québécois, qui ont publié leurs résultats à la mi-février dans la revue mBio, pensent qu’on pourrait concevoir un médicament capable de bloquer la protéine PfPX1.

Les mauvais pains populaires

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Les pains trop salés et pauvres en fibres sont populaires.

Les Québécois aiment les pains trop salés et pauvres en fibres, selon une étude de l’Université Laval. Les pains dépassant les seuils recommandés de sel représentent 27 % de l’offre et 47 % des ventes, alors que ceux qui n’ont pas assez de fibres constituent 46 % de l’offre et 73 % des ventes. Les nutritionnistes qui ont concocté ce rapport, publié à la mi-février, pensent qu’encourager les consommateurs à mieux lire les étiquettes nutritionnelles et légiférer sur l’utilisation de certains termes comme « grains entiers » pourraient améliorer le portrait. Ils se sont basés sur des données de Protégez-vous et de Nielsen.