(Washington) La Station spatiale internationale, qui fonctionne grâce à la collaboration entre les États-Unis et la Russie notamment, n’est pas affectée pour le moment par les tensions extrêmes entre les deux pays, liées à l’invasion russe en Ukraine, a rassuré lundi la NASA.

Mais l’agence spatiale américaine travaille malgré tout sur des solutions qui permettraient de la maintenir en orbite sans l’aide de la Russie, a-t-elle fait savoir.

« Nous opérons pacifiquement dans l’espace à l’heure actuelle », a déclaré Kathy Lueders, administratrice associée de la NASA, alors même que la Russie se retrouve largement isolée sur la scène internationale.

« Nous n’avons aucune indication, à un niveau opérationnel, que nos homologues ne sont pas engagés à continuer les opérations en cours de la Station spatiale internationale » (ISS), a-t-elle souligné, interrogée sur la question lors d’une conférence de presse.  

Les équipes américaines et russes « se parlent toujours », « travaillent toujours ensemble », et « opèrent exactement comme il y a trois semaines », a-t-elle martelé.  

Elle a toutefois indiqué que la NASA continuait à « évaluer la situation ».  

La Russie est indispensable au bon fonctionnement de l’ISS, car son système de propulsion, permettant d’effectuer des corrections d’orbite, repose sur les vaisseaux russes.

« Nous regardons comment nous pourrions ajouter d’autres capacités », a concédé Kathy Lueders, citant des discussions en cours avec Northrop Grumman et SpaceX, dont les vaisseaux se rendent déjà vers l’ISS.  

« Nous nous sommes penchés là-dessus dans une perspective de flexibilité opérationnelle », a-t-elle dit. Mais « actuellement, il serait très difficile pour nous d’opérer seuls », et cette éventualité marquerait « un triste jour », a-t-elle encore souligné.

La semaine dernière, dans une série de tweets incendiaires, le directeur de l’agence spatiale russe, Dmitry Rogozin, avait accusé Washington de vouloir « détruire » la coopération autour de la Station.  

Sans la Russie, « qui sauvera l’ISS d’un désorbitage non contrôlé, et d’une chute sur les États-Unis ou l’Europe ? », avait-il demandé, menaçant.  

Le patron de SpaceX, Elon Musk, avait répondu à ce tweet en publiant une image montrant simplement le logo de son entreprise.

Moscou étant également visée par des sanctions européennes, l’agence spatiale russe Roscosmos a annoncé ce week-end riposter en suspendant ses lancements depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane française.