À l’usine, dans les entrepôts, bientôt à la maison, et éventuellement sur les routes. Le XXIsiècle sera robotique ou ne sera pas, pour paraphraser André Malraux. Voici quelques récentes avancées dans le domaine.

Un robot-oiseau

S’inspirant du perroquet, des ingénieurs de l’Université Stanford ont conçu des pattes permettant aux drones de se percher sur les supports les plus divers. Leur « agrippeur aérien stéréotypé inspiré de la nature » (SNAG) transforme une partie de l’énergie créée par le choc avec la branche en électricité utilisée par les moteurs dont sont dotées chacune des pattes. Dans Science Robotics fin novembre, les chercheurs californiens décrivent les essais qui ont validé le concept, avec un drone muni de pattes SNAG de taille plus importante, similaires à celles du faucon.

Le ménage chez Google

PHOTO FOURNIE PAR ALPHABET

Un robot de ménage chez Google en Californie

Les robots qui font le ménage depuis 2019 chez Google en Californie peuvent maintenant apprendre une nouvelle tâche en moins d’une journée, avec un taux de succès dans l’accomplissement de cette tâche de 90 %, selon un communiqué publié à la mi-novembre par Alphabet. Il s’agit du programme de « Robots de tous les jours » de X, la division de projets spéciaux (moonshot) d’Alphabet. Les robots ne font pas que passer l’aspirateur, ils nettoient les tables, replacent les chaises dans les cafés, ramassent la vaisselle et époussettent les bureaux. En comparaison, en 2016 il fallait quatre mois pour enseigner une nouvelle tâche à ce robot, avec un taux de succès de 75 %.

Le camion sans pilote

PHOTO FOURNIE PAR WAYMO

Le camion autonome de Waymo

Alphabet teste aussi des camions autonomes sur un trajet autoroutier de trois heures et demie au Texas, dans le cadre d’un projet-pilote de sa division Waymo, lancé à la mi-novembre. Ces camions de livraison de colis UPS vont de Dallas à Houston et en reviennent, avec à leur bord un chauffeur (prêt à prendre le volant en cas d’urgence) et un informaticien. Waymo teste depuis la fin de 2020 des voitures autonomes (toujours avec un chauffeur en cas d’urgence) offrant un service de taxi à Phoenix, et vient de lancer son service de robot-taxi à San Francisco. Des robots-taxis pourraient faire leur apparition à New York en 2022.

Le problème de la recharge…

PHOTO FOURNIE PAR POWERMAT

Powermat teste des tapis de recharge pour petits drones terrestres.

Depuis 2009, les chargeurs de téléphones de la société israélienne Powermat se sont multipliées dans les aéroports et les cafés aux États-Unis. Dans la dernière année, Powermat s’est lancée dans les chargeurs sans contact pour les robots domestiques et industriels. Il s’agit de stations de recharge qui peuvent restaurer les batteries d’un drone de ménage, par exemple, à une distance de 15 cm. Powermat s’est notamment alliée à Jetson, une entreprise de robots nettoyeurs de panneaux solaires installés sur les toits des immeubles.

… et celui des hélices

PHOTOS FOURNIES PAR CLEO

Le Dronut X1 de Cleo

Comment s’assurer qu’un drone aérien inspectant un immeuble ne blesse pas une personne avec ses hélices ? En les enfermant dans une coquille, selon l’entreprise américaine Cleo. La firme de Boston vient de lancer le Dronut X1 à l’intention des forces policières (d’où son coût de 9800 $ US, hors de portée de la plupart des particuliers). Ce drone peut aussi inspecter les espaces restreints, comme les greniers, les réservoirs et les vides sanitaires, grâce à des capteurs LiDAR de détection des obstacles, en envoyant ensuite des vidéos.

La reproduction cybernétique

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ HARVARD

Un xénobot en train de capturer un groupe de cellules de xénope lisse afin de reproduire une copie de xénobot.

L’an dernier, des biologistes de Harvard ont conçu le premier « robot biologique », composé de 3000 cellules d’une grenouille africaine, la xénope lisse, assemblées en sphère. Le « xénobot » peut maintenant se « reproduire » : quand il est assemblé dans une forme de sphère ressemblant à Pac Man, il est capable de rassembler d’autres cellules de xénope et de produire des copies identiques de xénobots. Les chercheurs américains qui ont annoncé leur découverte en novembre dans la revue PNAS pensent que les xénobots pourraient être utilisés pour ramasser les débris de plastique dans les océans ou nettoyer les marées noires.