On approche maintenant du seuil de 5000 planètes confirmées dans d’autres systèmes solaires. Ces exoplanètes sont souvent dignes de la science-fiction. Voici quelques-unes des plus exotiques qu’ont observées les astronomes dans la dernière année.

La géante des géantes

Jusqu’à cette année, aucune planète n’avait été détectée autour d’une étoile plus de trois fois plus massive que notre Soleil. C’est maintenant chose faite pour B Centauri b, une exoplanète dix fois plus massive que Jupiter. B Centauri b est en orbite autour de deux étoiles, dont le poids combiné approche dix fois celui de notre Soleil. Et ce n’est pas tout : cette géante (moins de 0,5 % des exoplanètes sont plus massives) située à 325 années-lumière est 100 fois plus loin de ses étoiles que Jupiter ne l’est de notre Soleil. Habituellement, les planètes de cette taille ont des orbites encore plus rapprochées que celle de Jupiter. Cette découverte d’astronomes de l’Université de Chicago, publiée début décembre dans Nature, chamboule les modèles de création planétaire.

Une année de 16 heures

IMAGE FOURNIE PAR LA NASA

Une Jupiter chaude en orbite autour de son étoile.

Elle est cinq fois plus massive que Jupiter, mais elle tourne autour de son étoile à une distance 24 fois moindre que celle entre Mercure et son étoile. TOI-2109b a une année de 16 heures, et la durée de son orbite semble en diminution, ce qui signifie qu’elle pourrait se désintégrer d’ici 1 million d’années dans son étoile située dans la constellation d’Hercule, à 855 années-lumière. Les chercheurs du MIT, qui la décrivent fin novembre dans l’Astronomical Journal, notent que la température sur l’exoplanète TOI-2109b dépasse 3000 °C. Jusqu’à maintenant, les astronomes ont découvert 400 « Jupiter chaudes », en orbite rapprochée, mais aucune n’est aussi proche de son étoile que TOI-2109b.

Une planète de fer

PHOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT TECHNIQUE DE BERLIN

Impression d’artiste de GJ 367b

Une poignée d’exoplanètes de la taille de la Terre sont en orbite si rapprochée qu’elles font le tour de leur étoile en moins de dix heures. Des astronomes de l’Institut technique de Berlin viennent de caractériser pour la première fois l’une de ces « exoplanètes à période ultracourte » (USP). Dans Science début décembre, ils calculent que la densité de GJ 367b, située à 30 années-lumière, est équivalente à celle du fer, ce qui signifie qu’elle a perdu non seulement son atmosphère, mais également sa croûte terrestre. Elle est donc composée uniquement de son noyau ferreux.

L’intelligence artificielle à la rescousse

PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA NASA

Impression d’artiste d’un système solaire comportant plusieurs exoplanètes dans la zone habitable.

C’est une nouvelle relativement bonne pour les astronomes. Un algorithme d’intelligence artificielle de la NASA, ExoMiner, a réussi à détecter 300 exoplanètes dans les données du télescope spatial Kepler. Ce télescope a examiné un demi-million d’étoiles entre 2009 et 2018 et découvert la majorité des exoplanètes confirmées. Ces exoplanètes, qui n’avaient pas été reconnues comme telles par les astronomes, n’ajoutent que 10 % à la performance de Kepler. Les auteurs de l’étude publiée début novembre dans l’Astrophysical Journal préviennent toutefois que l’algorithme pourrait être perfectionné. Et, un jour, concurrencer les astronomes pour la détection d’exoplanètes.

Une planète d’une autre galaxie

PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA NASA

La galaxie Messier 51, avec à sa droite la petite galaxie NGC 5195, qui accentue la spirale de M51. La photo a été prise par Hubble.

Pour la première fois à l’automne, une exoplanète située à l’extérieur de la Voie lactée a été détectée. M51-ULS-1b, qui se trouve à 28 millions d’années-lumière dans la galaxie Messier 51, est passée devant son étoile alors que des astronomes de Harvard l’épiaient. Ils n’ont toutefois pas pu déterminer sa masse et pensent que son orbite ne la ramènera devant son étoile que dans 70 ans. Dans Nature Astronomy fin octobre, ils décrivent comment ils ont scruté 55 étoiles de M51, 64 de la galaxie Messier 101 et 119 de la galaxie Messier 104 pour en arriver à cette détection.

Quand une planète perd son atmosphère

PHOTO FOURNIE PAR MARK A. GARLICK/MIT

Impression d’artiste de la collision qui a arraché son atmosphère à la planète en orbite autour de l’étoile HD 172555

Quand une collision massive fait perdre à une planète son atmosphère, un nuage de monoxyde de carbone tourne pendant quelques centaines de milliers d’années autour de son étoile, avant d’être désintégré par les photons des rayons solaires. Des astronomes du MIT viennent de découvrir, à 95 années-lumière dans la constellation du Paon, la preuve d’une collision récente impliquant une exoplanète encore non détectée en orbite autour de l’étoile HD 172555. Dans Nature fin octobre, ils calculent que la collision a eu lieu il y a moins de 200 000 ans.