(Washington) Le traitement aux anticorps de synthèse de Regeneron reste efficace contre les variants britannique et sud-africain, a annoncé mercredi la société de biotechnologie américaine.

Le cocktail d’anticorps, qui avait été utilisé pour soigner l’ex-président Donald Trump, est autorisé en urgence par l’Agence américaine des médicaments depuis fin novembre, pour les personnes ayant développé des symptômes légers ou modérés de la COVID-19 et présentant un haut risque de développer une forme sévère de la maladie.

Le REGEN-COV, constitué « des deux anticorps neutralisants » appelés imdevimab et casirivimab, « a gardé sa puissante capacité de neutralisation contre le variant B.1.1.7 » britannique ainsi que « contre le variant B.1351 » sud-africain, a déclaré la société dans un communiqué.

Concernant le variant sud-africain toutefois, l’un des deux anticorps, le casirivimab, a vu sa « puissance réduite ».  

Des scientifiques de l’Université de Columbia sont parvenus aux mêmes conclusions, et leur étude a été soumise à l’évaluation des pairs.  

Cette « pré-publication » présente en revanche des résultats plus inquiétants concernant d’autres anticorps de synthèse, le bamlanivimab : il est « inactif » contre le variant sud-africain, selon les chercheurs. Or c’est ce qui est utilisé dans le traitement de l’entreprise Eli Lilly, qui bénéficie lui aussi d’une autorisation en urgence aux États-Unis.

Le bamlanivimab devrait également être inefficace face au variant brésilien, puisque ce dernier présente des mutations similaires au sud-africain, précisent les scientifiques.

Regeneron s’attend d’ailleurs à ce que son traitement reste pour sa part également efficace contre le variant brésilien, et des études sont en cours pour le confirmer.  

« Ces données […] valident notre approche consistant en un cocktail de plusieurs anticorps », a déclaré George Yancopoulos, président et responsable scientifique de Regeneron. « Avec deux anticorps complémentaires dans un traitement, même si l’un voit sa puissance réduite, le risque que le cocktail perde son efficacité est significativement diminué. »

« Nous avons des centaines de puissants anticorps neutralisants dans nos laboratoires qui pourraient former de nouvelles combinaisons pouvant être utiles contre de futurs variants », a-t-il ajouté.  

Les variants sont des versions différentes du coronavirus initial, qui apparaissent avec le temps sous l’effet de diverses mutations. Un phénomène normal dans la vie d’un virus.  

Mais la mutation observée sur le variant qui a émergé en Afrique du Sud inquiète particulièrement les scientifiques quant à sa capacité de contourner les remèdes développés.  

Aux États-Unis, 308 cas du variant britannique ont été confirmés au 26 janvier, et un cas du variant brésilien, a déclaré mercredi Rochelle Walensky, la future directrice des Centres de contrôle des maladies, principale agence fédérale de santé publique du pays.  

Aucun cas du variant sud-africain n’a pour le moment été confirmé sur le territoire américain.