Le bruit des bateaux diminue la qualité de l’allaitement des baleines à bosse, même à une distance de 100 mètres, selon une nouvelle étude danoise. Cela signifie que la réglementation de l’observation touristique des baleines devrait s’appuyer sur les décibels et non les mètres.

« Pour les bébés, le dérangement pourrait les priver de la quantité nécessaire de lait », explique par voie de communiqué Kate Sprogis, de l’Université d’Aarhus, qui est l’auteure principale de l’étude publiée début juin dans la revue eLife. « Ils doivent devenir assez gros et forts pour survivre à la migration dans les régions plus froides et réduire le risque de prédation par des requins et des épaulards. Une croissance ralentie compromet leur survie. »

Les chercheurs ont simulé avec des haut-parleurs trois niveaux de bruit à côté d’un couple mère-enfant de baleines à bosse, et ont observé leurs réactions avec des drones aériens et sous-marins. Sous les 150 décibels, il n’y avait pas de différence de comportement. À 160 décibels, il y avait une certaine agitation et une diminution de la durée passée au repos, condition nécessaire à l’allaitement. À 172 décibels, la durée du repos diminuait du tiers, la respiration de la mère et du bébé était deux fois plus rapide et la vitesse de leur nage sur place augmentait de 37 %.

UNIVERSITÉ D’HAWAÏ

Au début juin, des biologistes de l’Université d’Hawaii ont dévoilé le premier vidéo d’allaitement de baleine à bosse du point de vue du bébé.

Cela signifie, selon les biologistes danois, que les bateaux d’observation touristique ne devraient pas seulement rester à 100 mètres des baleines, comme la plupart des réglementations le prévoient (y compris au Canada). Il faudrait aussi réduire la vitesse des navires pour s’assurer que le niveau de bruit auquel sont exposées les baleines ne dépasse pas 150 décibels.

Le dérangement sonore ne nuit pas seulement à l’allaitement, mais aussi à la capacité de la mère de protéger sa progéniture des prédateurs et des mâles importuns.