(Washington) SpaceX a simulé avec succès dimanche l’éjection d’urgence d’astronautes d’une fusée quelques instants après le lancement, selon une retransmission en direct du test, le dernier avant l’envoi prévu dans quelques mois d’un équipage de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS).

Le lancement-test, sans personne à bord, a commencé à 10 h 30 au centre spatial Kennedy en Floride avec le décollage d’une fusée Falcon 9, au sommet de laquelle la nouvelle capsule de SpaceX, Crew Dragon, était fixée. La fusée était programmée comme si elle devait lancer le vaisseau en orbite.

Une minute et 24 secondes après le décollage, à une altitude d’environ 19 kilomètres au-dessus de l’Atlantique et alors que la fusée filait à plus de 1500 km/h, une séquence d’abandon a été déclenchée pour simuler une anomalie : la capsule a allumé ses puissants propulseurs SuperDraco pour s’éjecter de la fusée et s’en distancer le plus vite possible. Dans une mission habitée, cela permettrait de sauver les astronautes sanglés à l’intérieur de Dragon, si jamais la fusée avait un problème ou suivait une mauvaise trajectoire.

Peu après la brusque séparation, la fusée s’est désintégrée dans une grande boule de feu, ce dont SpaceX avait prévenu.

Crew Dragon a continué, seule, sa course vers le ciel jusqu’à environ 40 km d’altitude, avant de retomber naturellement vers l’océan Atlantique.

Puis les quatre grands parachutes de la capsule se sont ouverts afin de ralentir la chute et l’amerrissage dans l’Atlantique, où des équipes de sauvetage avaient été prépositionnées. Neuf minutes après le décollage, Crew Dragon a amerri, apparemment sans dommage.

L’analyse de la capsule et des données de vol confirmera si tout s’est effectivement bien déroulé, et si le véhicule est jugé fiable pour y placer des astronautes.

Une conférence de presse doit avoir lieu dimanche à 11 h 30 avec des responsables de la NASA et de SpaceX.

Le déroulement apparemment normal de ce test périlleux est une excellente nouvelle pour SpaceX et pour la NASA, qui a urgemment besoin de certifier un véhicule pour transporter ses astronautes vers l’ISS dès cette année. Depuis 2011, les États-Unis sont obligés de faire voyager leurs astronautes sur les fusées russes Soyouz, les seules à avoir cette capacité depuis la retraite des navettes américaines.

La NASA a passé un contrat similaire avec Boeing, qui a développé la capsule Starliner.

En mars 2019, SpaceX avait réussi un aller-retour à vide d’une semaine vers l’ISS avec Crew Dragon.  En avril, un test au sol des propulseurs SuperDraco avait provoqué une explosion, mais SpaceX et la NASA assurent avoir résolu le problème après enquête.

Boeing devait effectuer la même mission vers l’ISS en décembre, mais une erreur d’orbite a conduit à écourter la mission et à faire revenir Starliner deux jours après le lancement, un revers pour le géant aérospatial.

Le premier vol habité de Crew Dragon aura comme passagers les astronautes américains Doug Hurley et Bob Behnken. Si tout va bien, cette mission aura lieu au plus tôt au début du mois de mars, a dit vendredi Kathy Lueders, responsable du programme des vols commerciaux de la NASA.