À part la rascasse volante --un poisson ultra vénéneux--, rares sont les espèces animales envahissantes aussi peu désirées en Floride que le python birman: sans prédateur naturel, il a tout loisir de proliférer dans la végétation de cet État du Sud-Est américain.

C'est pour cette raison que Tom Rahill a décidé de passer ses nuits dans le parc national des Everglades, avec la ferme intention d'éradiquer ces dangereux serpents.

«Ne vous y trompez pas, c'est un bel animal», explique à l'AFP l'homme de 62 ans, le reptile de trois mètres qu'il vient d'attraper enroulé autour du cou.

«Mais il n'a pas sa place ici. Il perturbe tout l'écosystème», précise-t-il.

La nuit, Tom Rahill s'aventure dans ces zones marécageuses, remplies de moustiques, d'alligators et de ces pythons de plus en plus nombreux.

Anne Gordon Vega, 60 ans, participe également à ce genre de sorties nocturnes: le soir tombé, elle sort à la recherche de pythons, alors que sa famille regarde tranquillement la télévision à la maison.

«Mes fils pensent que je suis une vraie dure, ils sont très fiers de moi et sont choqués que je fasse ça la nuit, alors qu'eux profitent du confort de la climatisation et de Netflix», témoigne-t-elle.

Originaires d'Asie du Sud-Est, les pythons birmans sont devenus un véritable problème depuis qu'ils sont apparus dans la région en 1980. Le gouvernement américain a interdit leur importation en 2012 en raison de leur dangerosité.

Chiens, chats, ratons laveurs, oiseaux, écureuils, lapins et même petits alligators: leur habitat naturel ne manque pas de proies à se mettre sous la dent (ou sous le croc).

Une étude de 2015 de l'université de Floride montrait que les pythons avaient exterminé 77% des lapins des marais introduits dans les Everglades pour des études scientifiques.

Tom Rahill et Anne Gordon Vega comptent parmi les 25 sous-traitants engagés dans le cadre d'un programmé lancé en 2017 par une agence gouvernementale floridienne pour «euthanasier humainement» les reptiles.

Ils reçoivent 50 dollars par serpent de 1,2 mètre, avec un bonus de 25 dollars pour chaque trentaine de centimètres supplémentaires.

La femelle enveloppée autour du cou de Tom Rahill a été attrapée alors qu'elle «trainait» près d'une digue, probablement à la recherche d'une proie.

«Il est probable que si nous ne l'avions pas capturée, elle aurait pondu entre 25 et 30 oeufs, et 90% d'entre eux auraient éclos», explique-t-il.

Selon les tarifs mis en vigueur par l'agence floridienne, l'éradication d'un nid est payée 200 dollars.