(Montréal) Le risque de cancer du sein serait plus élevé chez les femmes transgenres que chez les hommes, selon une vaste étude néerlandaise publiée par le journal médical The BMJ.

La même étude indique que ce risque est plus faible chez les hommes transgenres que chez les femmes.

Le transgendérisme n’inclut pas nécessairement un recours à la chirurgie, mais plusieurs transgenres reçoivent un traitement hormonal.

Un expert fait toutefois remarquer que ce risque accru se manifeste uniquement à court terme, et qu’à long terme il semble légèrement plus faible que dans la population générale.

«Quand on regarde dans une perspective à long terme, c’est quand même réconfortant pour les gens qui vont vers ce processus-là, a dit le docteur Réjean Lapointe, le directeur scientifique de l’Institut du cancer de Montréal. Ils n’ont pas trop à s’en faire.»

Une personne transgenre s’identifie à un genre différent de celui qui lui a été attribué à la naissance. Une femme transgenre est donc née avec des organes reproductifs masculins, et l’inverse pour un homme transgenre, mais ne s’identifie pas nécessairement au genre.

Des chercheurs du Centre médical universitaire d’Amsterdam ont étudié 2260 femmes et 1229 hommes transgenres traités dans une clinique de la ville entre 1972 et 2016. Ils ont détecté 15 cas de cancer du sein chez les femmes transgenres, en moyenne 18 ans après le début du traitement hormonal.

Ce taux est plus élevé que celui de la population générale masculine dont le genre correspond à celui attribué à la naissance, mais plus faible que celui de la population générale féminine.

Quatre cas ont aussi été détectés parmi les 1229 hommes transgenres, en moyenne 15 ans après le début du traitement hormonal. Ce taux est également plus faible que celui de la population générale féminine.

«Je ne pense pas qu’il y ait matière à s’alarmer, a dit le docteur Lapointe, qui souligne aussi que cette étude ne rassemblait que quelques milliers de personnes. Ça reste quand même bas comme nombre de cas. Il n’y a rien dans cette étude-là qui pourrait lancer un signal d’alarme magistral.»