Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine
Les secrets de la Grande Oxygénation
Des chercheurs américains proposaient au début de décembre, dans la revue Nature Geoscience, une explication des mécanismes qui ont mené à la Grande Oxygénation, il y a 2,5 milliards d’années. À l’époque, la proportion d’oxygène dans l’atmosphère est passée de moins de 1 % à plus de 5 % en quelques centaines de millions d’années. Les géologues de l’Université Rice croient que tout a commencé par une augmentation des mouvements des plaques tectoniques menant à l’apparition de centaines de volcans. Le CO2 émis par ces volcans a réchauffé la Terre, ce qui a augmenté la pluie. Ces précipitations ont érodé les continents, emportant des nutriments dans les océans et favorisant l’essor de cyanobactéries productrices d’oxygène, aussi appelées algues bleues.
Quiz science
Q. Pourquoi des agronomes californiens ont-ils fait manger des algues à des vaches ?
R. Pour diminuer leur production de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Depuis quelques années, plusieurs équipes aux quatre coins du monde ont étudié la question, à partir d’observations de moutons se nourrissant d’algues sur les plages d’Écosse. Dans le Journal of Cleaner Production en octobre, les chercheurs de l’Université de Californie à Davis ont observé qu’inclure 1 % d’algues Asparagopsis armata dans l’alimentation bovine réduisait de moitié les émissions de méthane par litre de lait. Cette algue contient un composé appelé bromoforme, qui bloque une enzyme essentielle à la formation du méthane par la digestion des vaches.
1700 km
C’est la distance qu’ont dû franchir ces planches de chêne utilisées pour construire un palais voilà 2000 ans à Rome, selon des archéologues italiens. Le chêne provenait des montagnes du Jura, en France, montrent les analyses génétiques publiées cette semaine dans la revue PLOS One par les chercheurs du Conseil national de la recherche (CNR). Cela signifie que les réseaux de commerce du bois étaient étendus dans la Rome antique.
La malaria et les conquistadors
Les Européens n’ont pas seulement apporté la variole en Amérique. Ils sont aussi responsables de l’introduction de la malaria dans le Nouveau Monde, selon une analyse britannique de plusieurs souches du parasite. Cette maladie, qui fait un million de victimes, dont 600 morts, chaque année en Amérique latine, y est apparue au XVIe siècle, ont écrit cette semaine les généticiens du Collège universitaire de Londres dans la revue Molecular Biology and Evolution.
La marche des mille-pattes
Les mille-pattes ont besoin de leur cerveau pour nager, mais pas pour marcher, selon une nouvelle étude de l’Université d’Ottawa. Début décembre dans la revue Scientific Reports, ils décrivent des expériences neurologiques et des modélisations de la nage et de la marche d’une scolopendre asiatique. Avec des collègues japonais et suisses, les biologistes d’Ottawa ont constaté que la scolopendre était capable de marcher quand les nerfs allant du cerveau aux pattes étaient sectionnés, mais pas de nager.