(Washington) La NASA veut renvoyer des humains sur la Lune, mais est ouverte à des participations internationales, ce qui pourrait permettre pour la première fois de l’histoire à des non-Américains de marcher sur la Lune, ont indiqué lundi des chefs d’agences spatiales réunis à Washington.

« Il y a beaucoup de place sur la Lune, et nous avons besoin de tous nos partenaires internationaux pour aller sur la Lune », a dit le chef de l’agence spatiale américaine, Jim Bridenstine, lors d’une conférence de presse au premier jour du 70e Congrès astronautique international, grand rendez-vous annuel du monde spatial.

« Si nous nous mettons d’accord sur les contributions de tous les pays », a-t-il poursuivi, « je ne vois pas pourquoi nos partenaires internationaux n’iraient pas avec nous sur la Lune ».  

Seuls 12 Américains ont marché sur la Lune dans l’histoire, durant les missions Apollo (1969-1972).

Les États-Unis développent un vaisseau (Orion) et une mini-station spatiale (Gateway) qui sera en orbite autour de la Lune, avec une date théorique de première mission lunaire habitée en 2024, la mission Artémis 3.  

Cette étape sera américaine, à l’exception d’une contribution technique de l’Europe, le « module de service » (électricité, oxygène, eau…) d’Orion.

Ce n’est qu’ensuite, quand la Gateway sera agrandie, que des non-Américains pourraient éventuellement voyager.

« Nous voulons absolument avoir des Européens sur la Lune », a dit Jan Wörner, patron de l’agence spatiale européenne (ESA).

« 2024 sera purement américain », a-t-il dit ensuite à l’AFP. Pour les Européens, « je ne sais pas, peut-être 2027 ou 2028 ».

Il y a sept astronautes dans la dernière « promotion » de l’ESA (2009). Chacun aura deux vols dans l’espace, explique Jan Wörner, et certains n’ont même pas encore fait leur premier séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Pourrait-il s’agir par exemple du Français Thomas Pesquet, qui ne compte qu’un seul séjour spatial à son actif ? « Je ne peux pas répondre », dit Jan Wörner, soulignant que l’ESA n’avait en général qu’une place par an.

Le Japon entend aussi profiter du programme américain pour « envoyer des astronautes japonais sur la Lune », a dit Hiroshi Yamakawa, président de l’agence spatiale du pays, Jaxa.

Une chose est certaine : si les États-Unis entendent reproduire la collaboration internationale de l’ISS pour la Lune, ils ne souhaitent pas élargir le cercle, en particulier avec la Chine, avec qui le Congrès américain a interdit toute coopération spatiale.

Lors d’un discours d’ouverture de la conférence spatiale lundi, le vice-président américain Mike Pence a répété sept fois que les États-Unis voulaient coopérer avec « les nations éprises de liberté ».