Environ 4 % des enfants souffrent d’hypertension, rapporte une nouvelle méta-analyse britannique ; le problème est surtout répandu chez les jeunes qui sont en surpoids ou obèses, ou qui traversent la puberté.

Les chercheurs de l’Université d’Oxford ont examiné 47 études réalisées entre 1994 et 2018 pour déterminer la prévalence de l’hypertension artérielle chez les enfants et adolescents âgés de moins de 19 ans.

Leurs travaux rappellent donc que l’hypertension ne concerne pas uniquement les hommes d’âge mûr un peu bedonnants et qu’un enfant de 12 ans légèrement rondelet n’a rien de rigolo.

« La pression artérielle évolue selon l’âge, elle évolue selon le poids, surtout chez les enfants c’est assez problématique et c’est assez variable aussi », a expliqué le chercheur Patrice Brassard, du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

« Comme on le décrit dans cette étude-là, la présence de surpoids et d’obésité a un impact sur la pression artérielle et la prévalence d’hypertension. Chez les jeunes qui ont un poids normal, la prévalence est définitivement plus basse comparativement à ceux qui étaient en surpoids, et encore plus qui souffraient d’obésité », a ajouté M. Brassard.

L’hypertension artérielle compte parmi les principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Plus elle apparaît tôt, plus les dommages qu’elle causera pourront être importants, d’où l’importance d’une détection et d’une intervention hâtives.

« On sait que chez les adultes l’hypertension est associée à l’AVC, à l’insuffisance cardiaque, aux infarctus, à la maladie vasculaire périphérique…, a rappelé M. Brassard. Donc si ça, c’est à 35 ou 40 ans, imaginez si on est hypertendu à six ans et qu’on le reste : le poids du temps fait son œuvre. »

La bonne nouvelle dans tout ça est que l’hypertension est également un facteur de risque modifiable.

« Plus on peut la prendre tôt, ultimement on va s’apercevoir qu’il y a une pression artérielle élevée et surtout on pourra la traiter. Et par traiter, on ne dit pas nécessairement médicaments, on dit changements des habitudes de vie, exercices, et tout ça », a expliqué M. Brassard.

Il croit que ce « type de recherche là devrait sonner une cloche au niveau des pédiatres » en leur rappelant que la pression artérielle est quelque chose d’important.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal médical JAMA Pediatrics.