(New York) Les suicides d’adolescents aux États-Unis ont connu une hausse marquée juste après la mise en ligne d’une série de Netflix sur le sujet, intitulée 13 Reasons Why, selon une étude publiée mercredi par une revue médicale.

Mise en ligne le 31 mars 2017, la minisérie évoque l’histoire d’une adolescente qui met fin à ses jours et laisse treize cassettes enregistrées avant son passage à l’acte.

L’équipe emmenée par deux chercheurs de l’université de Vienne, en Autriche, et un autre de Wayne State, dans le Michigan, a étudié les chiffres des suicides pendant les trois mois suivants cette mise en ligne.

Elle les a comparés aux données équivalentes pour la période allant de début 1999 à fin 2017, explique le document publié mercredi dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry.

L’étude montre que les suicides ont augmenté de 13,3 % d’avril à juin 2017 chez les 10-19 ans, soit immédiatement après la mise en ligne de la série.

La hausse a été beaucoup plus marquée chez les jeunes filles (+21,7 %) que chez les garçons (+12,4 %).

Adapté du roman de Jay Asher, 13 Reasons Why avait été un phénomène auprès du public jeunesse à son arrivée sur Netflix.

La plateforme lui avait pourtant associé la classification TV-MA, qui signifie que son contenu « peut être inapproprié pour des enfants de moins de 17 ans ».

Elle avait également inclus un avertissement au début de la série, qui s’ajoutait à d’autres, déjà insérés en préambule des trois épisodes les plus marquants.

L’Association nationale des psychologues scolaires (NASP) avait déconseillé aux « jeunes vulnérables » de regarder la série, estimant qu’elle pouvait donner à « des téléspectateurs impressionnables une vision romancée des choix que font les personnages ».

Une étude parue dans le Journal of the American Medical Association, Internal Medicine avait constaté en juillet 2017 un accroissement de 19 % des recherches sur le suicide et les modes de passage à l’acte.

Une première étude, publiée début mai, témoignait déjà d’une hausse des suicides de près de 29 % chez les 10-17 ans entre le 1er avril et le 31 décembre 2017.

À la différence de celle publiée mercredi, cette étude observait que cette surmortalité avait essentiellement touché les garçons.