Des chercheurs chinois ont mis au point un gel permettant de colmater rapidement des blessures dans des organes internes. Le gel n’est pas toxique et se solidifie en quelques secondes quand on l’expose à des rayons ultraviolets.

« C’est la première fois qu’on peut boucher un trou de six millimètres de diamètre dans un cœur qui bat, en moins de 20 secondes, sans points de suture », expliquent les chirurgiens de l’Université Zhejiang à Hanzhou, qui publiaient leurs résultats à la mi-mai dans la revue Nature Communications.

  Les chercheurs chinois, qui collaborent avec l’Université d’Édimbourg, ont fait leurs essais tout d’abord sur des foies de porc (notre vidéo), puis sur des artères et des cœurs de porcs. Le gel peut résister à des pressions de 290 millimètres de mercure, près de deux fois la pression sanguine maximale des patients (l’hypertension commence à 140mmHg).

  Cette « bio-colle » est composée de protéines humaines synthétiques et de collagène, dans des proportions similaires aux tissus humains. Elles ont la capacité d’adhérer à des tissus humides et sous l’influence des ultraviolets, les protéines réagissent avec les molécules des tissus humains pour former des liens solides.

  Après une réaction inflammatoire juste après l’opération, la dizaine de porcs traités avec la bio-colle ont été suivis pendant un mois sans qu’une réaction toxique se déclare. La réparation tenait également le coups, les tissus se cicatrisant normalement, comme après une réparation avec des points de suture.

Les chercheurs soulignent qu’avec des déchirures importantes des organes internes, ou lorsqu’ils sont nécrosés par exemple après une crise cardiaque, les points de suture tiennent moins bien. La bio-colle permet également d’arrêter l’hémorragie plus rapidement que les points de suture.

Des essais cliniques chez des patients humains, pour confirmer l’absence de toxicité de la bio-colle, sont maintenant proposés.