(Paris) Des chercheurs ont annoncé avoir, pour la première fois, détecté dans l’espace une particule emblématique : nommée HeH+, elle serait la toute première molécule à s’être formée dans l’univers, marquant «le début de la chimie».

Selon la théorie communément admise, l’univers s’est créé il y a 13,8 milliards d’années sous l’effet du Big Bang. Il était alors rempli d’un gaz uniforme composé d’éléments légers comme l’hydrogène et l’hélium.

Toujours d’après la théorie, environ 100 000 d’années plus tard, quand les températures se sont mises à chuter, la molécule HeH+ s’est formée à partir d’un atome d’hélium et d’un proton.

Un moment emblématique qui marque «le premier pas d’une longue évolution qui s’est poursuivie pendant des milliards d’années, donnant au final des molécules aussi complexes que l’ADN», explique David Neufeld, de l’université Johns-Hopkins, coauteur de l’étude publiée dans la revue Nature.

Bien que l’existence de HeH+ ait été démontrée en laboratoire dès 1925, jamais la molécule n’avait été détectée dans l’espace. Et pour cause, avec le temps, cette dernière a disparu de notre environnement, transformée en molécules d’hydrogène et en atomes d’hélium.  

«L’absence de preuve définitive de son existence dans l’espace interstellaire plaçait les astronomes devant un vrai dilemme», explique Rolf Güsten du Max Planck Institute for Radio Astronomy en Allemagne, auteur principal de l’étude.

La molécule a finalement été débusquée dans la jeune nébuleuse planétaire NGC 7027 - dont les conditions font écho à celles de l’Univers primitif - grâce à SOFIA (acronyme anglais de l’Observatoire Stratosphérique d’Astronomie Infrarouge), un Boeing 747 transformé en observatoire volant.