L’accès aux méthodes contraceptives sur ordonnance sera gratuit dans le futur programme national d’assurance médicaments. Bien que le remboursement ne soit pas pour demain et qu’il sera précédé de négociations serrées notamment avec le Québec pour des questions de compétence, la Société des obstétriciens et gynécologues salue cette avancée, qu’elle qualifie d’« historique ».

Mark Holland, le ministre de la Santé, a fait l’annonce de cet accès gratuit jeudi matin et il a dévoilé une liste de produits qu’Ottawa entend rembourser.

Des marques de pilules contraceptives orales sont notamment incluses, de même que des stérilets, le Depo-Provera (un contraceptif administré par injection), un anneau vaginal hormonal et un implant hormonal.

« Les fournisseurs canadiens de soins contraceptifs ont indiqué que le coût est l’obstacle le plus important à l’accès à ces médicaments, fait observer le cabinet du ministre Holland par voie de communiqué. Les contraceptifs oraux coûtent environ 25 $ par [mois], soit 300 $ par an. Les dispositifs intra-utérins (DIU), qui sont efficaces pendant cinq ans, coûtent jusqu’à 500 $ par unité. »

D’où cette volonté du gouvernement Trudeau de rembourser ces produits aux femmes.

« Un avenir plus sain et plus équitable »

Une femme prévoyant avoir deux enfants passera en moyenne cinq ans à essayer de concevoir, à être enceinte et ensuite à allaiter et passera 30 ans de sa vie, en moyenne, à encourir les coûts associés à la tentative d’éviter une grossesse, calcule la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.

« Cette politique contribuera à garantir que les femmes disposent des outils nécessaires pour mieux contrôler leur avenir, incluant la contraception, leurs choix professionnels et leur place sur le marché du travail, a déclaré la Dre Amanda Black, présidente de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. En garantissant la couverture de tous les contraceptifs, nous franchissons une étape significative vers un avenir plus sain et plus équitable pour toutes les Canadiennes. »

La Dre Diane Francœur, qui est obstétricienne au Québec, est consciente que malgré cette annonce qu’elle applaudit, les remboursements sont encore loin d’être envoyés aux femmes.

Mais elle invite les femmes à dire haut et fort aux politiciens « que maintenant que c’est promis, ils doivent faire leurs devoirs ! ».

Elle espère que les négociations entre Québec (qui a déjà un régime d’assurance médicaments) et Ottawa ne feront pas obstruction à un remboursement rapide, d’autant que les femmes de la Colombie-Britannique en profitent déjà et que c’est sur la bonne voie au Manitoba aussi, relève-t-elle.