Plus de 11 000 enfants ont été hospitalisés en raison du virus respiratoire syncytial (VRS) au cours des cinq dernières années au Canada, révèle une étude de l’Hôpital de Montréal pour enfants. La moitié d’entre eux étaient des nourrissons de moins de 6 mois.

« Ça démontre que le VRS est un fardeau important en pédiatrie au Canada », dit le DJesse Papenburg, coauteur principal de l’étude et infectiologue pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Au total, 11 014 hospitalisations liées au virus ont été recensées dans 13 hôpitaux pédiatriques canadiens entre 2017 et 2022, selon l’étude publiée mercredi dans JAMA Network Open. Près d’un quart de ces enfants ont été admis aux soins intensifs.

« Ça brosse seulement le portrait de ces hôpitaux pédiatriques. Il y a aussi beaucoup d’hospitalisations qui ont lieu dans les hôpitaux communautaires », précise le DPapenburg.

Des nourrissons vulnérables

Le VRS, qui peut parfois être confondu avec un rhume, a frappé avec force les tout-petits l’automne dernier. Les hôpitaux pour enfants étaient débordés par l’afflux de jeunes patients présentant des complications.

Le virus, qui provoque une infection des poumons et des voies respiratoires, circule chaque année pendant la saison froide. Il entraîne principalement des symptômes rappelant le rhume, soit un écoulement nasal, de la toux et de la fièvre.

Chez les nourrissons, le virus peut toutefois entraîner de nombreux problèmes. « C’est vraiment durant ces premiers mois de vie que nos enfants sont les plus vulnérables et les plus susceptibles d’avoir une infection sérieuse au VRS », dit le DPapenburg. Le virus se transmet par les sécrétions respiratoires des personnes malades, notamment quand les gens éternuent ou touchent des surfaces.

Une série de mesures

Pour réduire les risques d’hospitalisations liés au virus, le DPapenburg suggère l’administration d’anticorps monoclonaux aux nourrissons. Depuis le début des années 2000, le palivizumab a souvent été administré à des bébés nés prématurément, puisqu’il réduit d’environ 50 % le risque d’hospitalisation lié au virus. Pour demeurer efficace, il doit toutefois être injecté environ une fois par mois pendant la saison du VRS.

Un nouvel anticorps monoclonal, le nirsevimab, a été approuvé par Santé Canada en avril. « Le grand avantage est qu’une seule injection protège pour toute une saison de VRS », indique le DPapenburg. Le Comité consultatif national de l’immunisation est actuellement en train d’établir ses recommandations pour son administration.

Le DPapenbug suggère également la vaccination des femmes enceintes contre le VRS. Un vaccin est en cours d’examen par Santé Canada. « On s’attend à une décision au plus tard au début de 2024 », indique l’infectiologue pédiatrique. Ce vaccin permettrait aux futures mères de développer des anticorps qu’elles transmettraient à leur bébé et celui-ci serait ainsi protégé pendant ses premiers mois de vie.

Plus de 1500 personnes hospitalisées avec la COVID-19

Le VRS connaît en ce moment un léger regain de propagation. Le taux de positivité des tests effectués est actuellement de 2,4 %.

Cela reste toutefois bien inférieur à la COVID-19, qui affiche un taux de positivité de 24 % actuellement, un niveau inégalé depuis la vague Omicron. On dénombre maintenant 1529 patients hospitalisés avec la COVID-19, dont 36 aux soins intensifs.

Les décès aussi sont légèrement en augmentation. Le Québec déplore en ce moment huit décès par jour attribués à la COVID-19. En juillet, la moyenne était tombée à moins d’un par jour.

Comme depuis le début de la pandémie, les décès se concentrent largement chez les personnes âgées. D’ailleurs, le nombre d’éclosions dans le réseau de la santé est en forte hausse. On dénombre 205 installations aux prises avec une éclosion active, surtout des CHSLD, contre 39 en juillet.