Les Québécois démontrent une « compréhension insuffisante » des soins palliatifs, déplore l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec. D’après un sondage dévoilé lundi, la majorité d’entre eux croient qu’il s’agit, à tort, de soins de confort réservés aux patients mourants.

Le sondage a été réalisé par la firme Ipsos auprès de 1000 personnes âgées de 30 ans et plus, afin de mieux connaître les perceptions des Québécois sur les soins palliatifs.

Conclusion : la majorité des répondants pensent connaître les soins palliatifs, mais des idées fausses persistent.

Par exemple, la plupart des répondants (74 %) associent les soins palliatifs au soulagement de la douleur. Or, moins de la moitié d’entre eux connaissent tous les éléments qui en font partie, comme le soutien psychologique et spirituel, le soutien aux personnes endeuillées et la physiothérapie.

De plus, la majorité des Québécois (79 %) croient que les soins palliatifs sont limités aux derniers jours de la vie. Au contraire, ils peuvent « s’inscrire tôt dans la trajectoire de la maladie » et aider le patient bien au-delà du soulagement de la douleur.

Finalement, près de la moitié des répondants (49 %) pensent, à tort, que l’aide médicale à mourir fait partie des soins palliatifs.

« Il est important pour nous de faire connaître les résultats de ce sondage qui démontrent clairement le besoin d’informer et de sensibiliser la population sur ce que sont réellement les soins palliatifs », a déclaré Diane Langlois, présidente de l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec, qui a commandé le sondage.

« Démystifier les soins palliatifs »

Le dévoilement du sondage marque le début de la Semaine nationale des soins palliatifs, qui se déroule du 7 au 13 mai.

Le manque d’éducation et de formation de la population et des soignants « s’avèrent des facteurs majeurs qui limitent l’accès à des soins palliatifs », déplore l’Alliance.

Par exemple, 30 % des répondants ne sont pas certains ou pensent, à tort, que les soins palliatifs vont accélérer la mort.

De plus, moins de la moitié d’entre eux (40 %) sont au courant que les soins palliatifs peuvent être reçus à domicile et à peine 28 %, dans les maisons de retraite. Par ailleurs, 28 % des répondants estiment qu’il est normal de ressentir de la douleur en fin de vie.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec, environ 70 % des adultes décèdent des suites d’une maladie chronique.

« Il est important de démystifier les soins palliatifs pour que plus de personnes puissent en bénéficier, dans le contexte de leur choix et en fonction de leurs besoins », a réagi David Raynaud, gestionnaire pour la défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer.