Une des rares ressources en santé mentale du Grand Nord du Québec a subi un incendie criminel, mardi, tuant une personne et forçant la réorganisation d’un réseau déjà fragile. « Une tragédie », selon le centre de santé local.

Jusqu’à l’incendie, le centre de crise Aaniavituqarq, situé à Puvirnituq, était « une unité fermée hautement structurée conçue pour assurer des services de réhabilitation aux individus en crise ou ceux difficiles à gérer dans une unité ouverte ».

« Nous sommes de tout cœur avec la famille, les proches et la communauté élargie de la victime qui n’a pas survécu au feu », indique le communiqué émis en soirée. « La bravoure de l’intervenante sur place, ainsi que la réactivité des policiers, pompiers et premiers répondants sur les lieux ont permis d’évacuer rapidement les usagers. »

La Sûreté du Québec a indiqué tard mardi soir qu’elle avait ouvert une enquête sur cet « incendie criminel » survenu en matinée.

« À ce stade-ci, une femme de 20 ans a été arrêtée. Elle a comparu aujourd’hui par voie téléphonique pour faire face à des accusations d’incendie criminel. Il s’agit de Mme Lydia Shipaluk », a indiqué la porte-parole policière Hélène St-Pierre. « Les enquêteurs, ainsi qu’un technicien en scène d’incendie vont se rendre sur les lieux dans les prochaines heures afin de déterminer les causes et les circonstances de l’évènement. »

La victime décédée est un homme à la fin de la quarantaine, a ajouté Mme St-Pierre. Une autre personne – une femme – a été blessée dans l’incendie, mais on ne craint pas pour sa vie.

Le communiqué du centre Aaniavituqarq indique que les patients ont été transférés à l’hôpital local et qu’ils seront ensuite logés dans un bâtiment résidentiel. La relocalisation de ces individus pose des enjeux particuliers : le centre pouvait notamment accueillir des individus qui représentent un danger pour eux-mêmes ou pour les autres, ainsi que des individus retenus contre leur gré à la demande de médecins.

Le réseau de la santé du Grand Nord québécois est particulièrement fragile. Les autorités sanitaires locales ont même demandé l’intervention des Forces canadiennes dans les derniers mois, une requête rejetée par Québec. Le gouvernement a plutôt choisi d’y envoyer davantage de personnel, ainsi que des équipes de la Croix-Rouge.

Rectificatif
Une version précédente de ce texte rapportait les informations de la SQ à l’effet que la victime décédée était une femme. Le corps policier a indiqué en soirée qu’il s’agissait plutôt d’un homme.