(Montréal) Depuis lundi, les clients des pharmacies n’ont plus à payer de frais pour certaines activités cliniques des pharmaciens. De plus, les pharmaciens pourront poser de nouveaux actes.

La démarche s’inscrit dans une volonté, tant du gouvernement que des pharmaciens, de permettre à ces derniers d’en faire davantage pour alléger les tâches d’autres professionnels de la santé.

Ainsi, les pharmaciens dans les 1900 pharmacies communautaires du Québec pouvaient déjà poser certains actes ; ils pourront en faire davantage.

De plus, les patients qui devaient payer en moyenne 37 % du coût de certaines activités en pharmacie — des activités dont le coût total pouvait varier de 16 $ à 40 $ — n’auront plus à le faire. Le coût pouvait aussi varier en fonction de la coassurance et de la franchise.

« Il y a des patients qui refusaient le service ou qui n’avaient pas les moyens de se l’offrir ou qui pouvaient l’avoir ailleurs dans le système de santé sans frais. S’ils voyaient un médecin par exemple pour une prolongation des ordonnances, ils n’avaient pas de frais. Mais si le pharmacien le faisait, il y avait des frais. Donc, les gens décidaient souvent de ne pas utiliser la ressource du pharmacien », a illustré en entrevue, lundi, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Benoit Morin.

Activités élargies

Pour ce qui est activités qu’ils pouvaient déjà ou pourront désormais effectuer, cela va de la vaccination à la substitution d’un médicament en cas de rupture de stock, en passant par le traitement d’une infection urinaire chez la femme qui en a déjà eues dans le passé.

M. Morin énumère d’autres possibilités, comme le fait d’amorcer un traitement contre le zona, un traitement contre les nausées et vomissements ou prescrire des médicaments pour des problèmes d’estomac ou une vaginite.

« Le pharmacien ne posera pas de diagnostic ; il va traiter des symptômes pour des conditions mineures », insiste M. Morin. Il pourra également orienter le patient soit vers un traitement, soit vers le médecin ou même à l’urgence.

« C’est une foule d’activités comme ça qui vont donner une marge de manœuvre, qui vont enlever de la pression sur les GMF (Groupes de médecine familiale), les cabinets de médecins et qui, au bout de la ligne, vont rendre le médecin disponible pour des cas plus lourds », illustre M. Morin.

« On met l’épaule à la roue pour aider un peu tout le monde, pour que chaque professionnel soit le plus utile possible au bon moment pour le bon patient », résume M. Morin.