Le gouvernement fédéral dit vouloir bannir la plupart des saveurs de vapotage, dans l’optique de réduire leur attrait chez les jeunes.

Santé Canada a publié vendredi un projet réglementaire qui interdirait toutes les saveurs de cigarette électronique, sauf celles de tabac, de menthe et de menthol.

Ces règles proposées empêcheraient l’utilisation de la plupart des ingrédients aromatisants, dont tous les sucres et les édulcorants, dans les produits de vapotage.

Ottawa veut aussi interdire la promotion de saveurs autres que le tabac, la menthe ou le menthol, et établir des normes qui limiteraient les saveurs et odeurs qui émanent des produits de vapotage.

Dans un communiqué émis vendredi, la Coalition des droits des vapoteurs du Québec (CDVQ) a affirmé « condamner sans réserve ce projet qui ultimement nuira aux efforts de lutte au tabagisme et de santé publique ».

La CDVQ cite dans son communiqué une étude de la revue médicale américaine JAMA Pediatrics, qui conclut que les restrictions imposées par l’État de la Californie sur le vapotage ont « augmenté la pratique du tabagisme chez les mineurs ».

« Son succès réside dans son efficacité à lutter contre le tabagisme dans la mesure où les produits à consommer sont agréables au goût, alors que celui du tabac leur rappelle trop celui de la cigarette », défend le CDVQ.

Le gouvernement a aussi finalisé des réglementations qui réduisent la concentration maximale de nicotine dans les produits de vapotage vendus au Canada de 66 milligrammes par millilitre à 20.

Ce taux réduit prendra effet pour les producteurs de cigarettes électroniques le 8 juillet, et les détaillants auront jusqu’au 23 juillet pour retirer les produits dépassant la limite de leurs tablettes.

« Si les taux de tabagisme au Canada commencent à augmenter, j’espère que Santé Canada et les groupes antitabac procéderont à une réévaluation honnête de cette décision réglementaire et rectifieront leur erreur », a avancé Éric Gagnon, vice-président des affaires corporatives et réglementaires pour Imperial Tobacco Canada, dans un communiqué.

Dans un communiqué, la ministre de la Santé, Patty Hajdu, a justifié cette décision contestée.

« Nous passons à l’action dès maintenant, car on sait qu’elle altère le développement du cerveau, la mémoire et la concentration, affirme-t-elle. Ces nouvelles mesures s’appuient sur nos efforts visant à limiter l’attrait du vapotage pour les jeunes Canadiens. »