(Québec) Il faudra au moins plusieurs mois pour venir à bout des longues listes d’attente en chirurgie.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a laissé entendre qu’il manque de personnel infirmier dans les blocs opératoires.

À la période de questions mardi, il a été interpellé par l’opposition officielle à propos des 92 000 personnes en attente d’une chirurgie, en raison du ralentissement des activités dans les hôpitaux au printemps dernier, au plus fort de la pandémie de COVID-19. C’est 20 000 de plus qu’il y a trois mois.

En mai dernier, la moitié des hôpitaux montréalais dépassaient la norme des 28 jours pour des chirurgies oncologiques, a indiqué la porte-parole libérale en matière de santé, Marie Montpetit, en réclamant un plan clair et une échéance.

« Le ministre doit rassurer les centaines de milliers de Québécois qui souffrent et qui attendent », a-t-elle dit.

M. Dubé a rappelé qu’il se fait habituellement environ 40 000 chirurgies par mois pour un total d’environ 450 000 par an. « On en a 90 000 à rattraper, a-t-il affirmé. On ne rattrapera pas ça dans deux mois. »

Il dit avoir un « plan très clair » avec la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ). Cependant, il manque de personnel infirmier.

En outre, plusieurs ententes ont été négociées avec des cliniques privées dans les derniers mois afin d’effectuer un certain volume des chirurgies en retard.

« Il y avait des cliniques qui demandaient des prix exagérés. Nous avons réussi à négocier des prix corrects au cours des dernières semaines puis je pense qu’on va pouvoir y travailler. Ce n’est pas uniquement des cliniques privées, il y a d’autres solutions sur lesquelles on travaille présentement. »

Une menace continue néanmoins de planer sur le plan du ministre : une progression de la pandémie. Une augmentation plus importante des cas entraînerait une hausse des hospitalisations et des cas transférés aux soins intensifs. Du coup, pour ne pas surcharger le système de santé, il faudrait procéder au « délestage » du réseau, soit annuler les chirurgies, comme ce qui s’est produit au printemps dernier.

« Si on continue d’avoir des cas (de COVID-19 en hausse), on ne sera pas capable de mettre en place le plan », a conclu M. Dubé.