(Montréal) La consommation de produits laitiers faibles en gras pourrait abaisser le risque de cancer du sein, suggère une étude publiée par des chercheuses de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.

Chez les femmes non ménopausées, la consommation de 14 portions ou plus de produits laitiers maigres par semaine était associée à une densité mammaire 7 % plus faible que chez celles qui en prennent moins de trois.

« Ce qu’on a montré, c’est que chez les femmes préménopausées, la consommation de produits laitiers faibles en gras était associée à une diminution de la densité mammaire, tandis que pour les produits laitiers qui étaient riches en gras, on avait une densité mammaire qui était augmentée dans notre population », a expliqué en entrevue la chercheuse Élisabeth Canitrot.

La densité mammaire est l’un des principaux facteurs de risque concernant le cancer du sein.

« La densité mammaire reflète l’abondance relative des glandes et des canaux dans le tissu mammaire, a indiqué dans un communiqué la responsable de l’étude, la professeure Caroline Diorio de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Plus la densité mammaire est élevée, plus le risque de développer un cancer du sein est grand. »

Les chercheuses ont recruté 1546 femmes, dont 775 qui n’avaient pas encore atteint la ménopause, au moment où elles se présentaient pour subir une mammographie. Les participantes ont accepté de remplir un questionnaire de fréquence alimentaire portant sur leurs habitudes de consommation de boissons et d’aliments au cours de la dernière année.

L’effet protecteur obtenu par la consommation quotidienne d’au moins deux produits laitiers maigres chez les femmes non ménopausées serait comparable à celui du tamoxifène, un médicament qui réduit de 50 % le risque de cancer du sein chez les femmes susceptibles de développer cette maladie.

À l’opposé, les chercheuses ont observé une densité mammaire 4 % plus élevée chez les femmes qui consomment beaucoup de produits laitiers riches en gras par rapport à celles qui en consomment peu ou pas du tout.

Mme Canitrot prévient toutefois qu’il est impossible de conclure, à partir de cette étude, que l’effet protecteur observé est attribuable aux produits laitiers faibles en gras.

« C’est une des limites de notre étude, a-t-elle admis. On s’intéresse exclusivement aux produits laitiers, on ne regarde pas le régime alimentaire en général, mais effectivement, il est fort possible que ce soit le marqueur d’un régime alimentaire particulier, plus faible en gras. Ce serait intéressant de le regarder. »

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal médical Anticancer Research.