(Ottawa) Les cliniciens qui s’occupent d’enfants doivent connaître les infections émergentes et les problèmes de santé liés aux changements climatiques, de même que les effets des catastrophes naturelles sur la santé mentale, prévient un nouveau document d’orientation de la Société canadienne de pédiatrie (SCP).

L’auteure principale du document, la pédiatre albertaine Irena Buka, a expliqué par voie de communiqué que les enfants sont plus vulnérables que les adultes aux effets des changements climatiques, à cause de leur corps en croissance et en développement.

Elle ajoute que « les changements climatiques représentent la plus grave menace mondiale du siècle pour la santé, et les enfants y sont particulièrement vulnérables ».

Le Canada est déjà frappé par des événements associés aux changements climatiques, comme les vagues de chaleur, les incendies de forêt et les inondations, et on prévoit qu’ils gagneront en fréquence au cours des prochaines années, rappelle la SCP.

Le document d’orientation prévient que « les pédiatres et autres dispensateurs de soins doivent s’attendre à des infections émergentes, à des problèmes de santé causés par l’accroissement de la pollution atmosphérique et à des troubles de santé mentale liés aux catastrophes naturelles. Les changements climatiques auront une incidence à la fois sur l’état de santé individuel et sur celui de l’ensemble de la population ».

Les risques des changements climatiques pour la santé des enfants incluent les maladies causées par la chaleur, particulièrement chez les nourrissons et les jeunes enfants ; la diminution de la qualité de l’air causée notamment par la pollution, les incendies de forêt, le pollen ; les sources d’eau contaminées ; et les infections par les insectes, les tiques et les rongeurs.

On évoque aussi les effets immédiats des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes, de même que leurs effets indirects tels que les personnes déplacées, les troubles de santé mentale attribuables au stress, la perte de proches, de possessions ou d’habitudes quotidiennes et la suspension des soins ou de l’école.

Le document ajoute qu’un « nombre disproportionné d’enfants peut être touché par ces changements liés au climat, et par d’autres encore, parce qu’ils métabolisent plus d’eau, d’air et d’aliments par kilogramme de masse corporelle que les adultes. Leur croissance rapide, le caractère évolutif de leur développement et de leur physiologie et leur exposition aux risques pendant un parcours de vie plus long se conjuguent pour accroître leurs vulnérabilités aux dangers environnementaux. Les enfants défavorisés sur le plan socioéconomique, les enfants autochtones et ceux qui sont atteints d’une maladie chronique sont particulièrement à risque ».

Les cliniciens sont invités à donner des conseils préventifs sur la hausse des températures, les événements climatiques et la prévention des infections et à s’assurer de comprendre et de surveiller les prévisions en matière de concentrations de pollen, de qualité de l’air et d’indice UV.