Tous les voyants étaient au rouge après la hausse fulgurante des cas de maladie de Lyme en Estrie et en Montérégie en 2017. Or la situation semble s'être stabilisée alors que s'achève la saison 2018.

C'est ce qui ressort des dernières données publiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Du 1er janvier au 16 octobre derniers, 71 résidants de l'Estrie ont reçu un diagnostic positif, loin des 127 de l'an dernier.

En Montérégie, ce sont 71 personnes qui ont été atteintes en 2018. La Santé publique s'attend à y franchir la barre des 90 d'ici l'hiver. Cela constituerait une légère baisse par rapport aux 102 cas de 2018, mais ne serait tout de même pas considéré comme une « variation significative ».

« Le nombre est semblable, mais également le profil des personnes atteintes et la [proportion] de gens qui ont été atteints hors du Québec », souligne le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie.

Bien que le pic annuel de l'été (de juin à août) soit derrière nous, quelques cas peuvent encore être rapportés d'ici la fin de l'année. Jusqu'à ce que la neige reste au sol, les tiques infectées peuvent encore profiter de belles journées pour piquer des randonneurs ou des chasseurs, par exemple. Sous la barre des 4 °C, elles tombent toutefois au repos.

Même si la cueillette de données n'est pas terminée, le Dr Milord voit néanmoins cette stabilisation d'un bon oeil, dans la mesure où la population de la majorité des villes de la région (122 sur 147) était considérée comme à risque d'exposition aux tiques cette année. En outre, le nombre de cas y avait presque doublé de 2016 à 2017, passant de 56 à 102.

Selon le médecin, la campagne de prévention du printemps dernier a porté ses fruits.

« La population a reçu beaucoup d'informations, mais les professionnels de la santé aussi. On voit dans les questions qu'ils nous posent qu'ils connaissent de mieux en mieux la maladie de Lyme. »

- Le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie

La Direction de santé publique de l'Estrie n'a pas souhaité commenter les résultats à ce moment-ci de l'année.

ORDONNANCES COLLECTIVES

La maladie de Lyme se développe après la morsure d'une tique transportant la bactérie Borrelia burgdorferi. Chez la plupart des personnes infectées, une lésion cutanée (érythème migrant) apparaît dans les jours suivant la morsure. D'autres symptômes, notamment de la fièvre, des maux de tête, de la fatigue ou des douleurs musculaires, peuvent également être observés.

Le Dr François Milord estime que les ordonnances collectives délivrées en Estrie et en Montérégie ont eu un effet positif. Ce faisant, les personnes qui savaient avoir été mordues par une tique pouvaient obtenir une dose d'antibiotiques auprès de leur pharmacien sans devoir passer par un médecin. Le nombre total de Québécois qui se sont prévalus de ce service n'est toutefois pas connu à l'heure actuelle.

Même si les nouvelles semblent bonnes, le combat contre la maladie de Lyme n'est pas gagné, rappelle le Dr Milord.

« Comme on ne peut mener d'actions directes sur les populations de tiques en milieu naturel, on peut penser qu'elles peuvent continuer à prendre de l'expansion jusqu'à ce qu'elles atteignent une zone où l'écologie n'est plus favorable pour elles. Elles peuvent donc encore étendre leur territoire », estime François Milord.