Avec près de 7,1 millions de consommateurs de cannabis au pays dès le dernier trimestre de 2018, Statistique Canada projette une demande considérablement plus élevée que celle des scénarios sur lesquels le gouvernement fédéral planchait depuis des mois pour mettre sur pied sa loi sur la légalisation.

Le rapport publié hier par Statistique Canada, basé sur une grande enquête nationale sur le cannabis, évalue que 5,4 millions de personnes voudront se procurer légalement de la marijuana au cours du dernier trimestre de 2018. Il faut ajouter à ce nombre 1,7 million de consommateurs qui continueront d'acheter la substance sur le marché noir. Toutes proportions gardées, cette évaluation porterait le nombre de consommateurs québécois à environ 1,6 million de personnes.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement fédéral se basait sur un rapport du Directeur parlementaire du budget qui estimait plutôt à 4,6 millions le nombre de consommateurs de cannabis âgés de 15 ans et plus.

Prix à 5,83 $ au Québec

Par ailleurs, le prix de vente moyen au gramme s'établit actuellement au Québec à 5,83 $, selon des données récoltées par Statistique Canada auprès de plus de 22 000 répondants. Il s'agit du prix le plus bas payé au pays, puisque les Canadiens déboursent en moyenne 7,37 $ le gramme en Ontario, 6,89 $ en Colombie-Britannique et plus de 10 $ dans les territoires.

La Société québécoise du cannabis (SQDC) assure qu'elle sera en mesure d'égaler ce prix une fois la légalisation conclue. « Il y aura certainement des produits sur nos tablettes dont le prix tournera autour de ça, toutes taxes incluses », assure le vice-président de la SAQ responsable de la mise sur pied de la SQDC, Jean-François Bergeron.

Selon Statistique Canada, les consommateurs occasionnels et habituels de marijuana représenteraient 14,8 % de la population. Seulement 9,4 % des Canadiens qui sont actuellement non consommateurs pourraient être tentés d'acheter du cannabis sur le marché légal.

Les ventes illégales représenteraient quant à elle environ 24 % du marché dans son ensemble, selon les estimations de Statistique Canada.

Cette statistique est assez loin des prévisions de la Société québécoise du cannabis, qui estime qu'elle pourra prendre seulement 30 % des parts du marché noir dans sa première année d'existence.