Le bureau du secrétaire général des Nations unies espère qu'un rapport qu'il a récemment commandé permettra aux personnes vulnérables de se procurer des médicaments essentiels à un prix plus abordable.

Le porte-parole de Ban Ki-moon, Mathias Gillman, a dit à La Presse canadienne que le secrétaire général n'appuyait pas nécessairement les conclusions d'un rapport d'un groupe de l'ONU qui réclame un amendement aux règlements en matière de propriété intellectuelle afin de rendre accessibles plus rapidement les médicaments génériques à moindre prix.

Mais il espère susciter un débat sur la question lors de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s'ouvrira vendredi à Montréal.

Le secrétaire général lui-même participera à l'événement, tout comme le philanthrope Bill Gates et le chanteur Bono.

M. Ban souhaite également que les nombreux dignitaires sur place s'engagent à adopter des mesures pour que les médicaments soient accessibles à tous.

En conférence de presse téléphonique, jeudi, le porte-parole du Fonds mondial, Seth Faison, s'est dit d'accord avec l'idée d'accroître l'accès à la médication pour ces maladies, mais il n'a pas non plus appuyé les conclusions de ce rapport.

«Nous appuyons les entreprises de génériques et nous appuyons les fabricants de médicaments originaux. Nous avons besoin de l'appui de tous pour atteindre notre objectif», a-t-il expliqué.

Plusieurs organisations engagées dans la lutte contre le VIH ont critiqué les pharmaceutiques et la protection par brevets dont elles bénéficient. Ces organismes ont également encouragé le Canada à ne pas ratifier le Partenariat transpacifique qui, selon eux, entravera davantage l'accès aux médicaments abordables.

Le directeur général du Réseau juridique canadien VIH/sida, Richard Elliott, a salué la décision du Canada d'accueillir la conférence, mais il a incité le premier ministre Justin Trudeau à agir sur les règlements en matière de propriété intellectuelle.

«Il y a une responsabilité, au nom du gouvernement hôte - et, en fait, pour tous les gouvernements qui promettent de l'argent au Fonds mondial - de prendre des mesures additionnelles pour s'assurer que leur argent va aussi loin que possible et qu'il sauve autant de vies que possible», a-t-il déclaré.

Jason Nickerson, conseiller aux affaires humanitaires chez Médecins sans frontières (MSF), a incité les participants à la conférence à ne pas seulement se concentrer sur le montant qu'ils verseront; ils doivent également se demander ce qu'ils peuvent faire «pour évaluer comment financer la recherche et le développement et comment les médicaments sont conçus».