Une étude du Centre d'excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique demande à ce que davantage de médecins canadiens soient officiellement formés pour diagnostiquer et traiter la toxicomanie chez les patients.

Le Dr Evan Wood, qui a coécrit l'étude publiée dans le dernier numéro du Journal of Addiction Medicine, a dit avoir remarqué une plus grande prise de conscience quant au fait que pour bien des gens, la dépendance est une maladie chronique dont le traitement doit être basé sur des preuves scientifiques, au même titre qu'une maladie cardiaque ou que tout autre problème médical.

Selon les données du service des coroners de Colombie-Britannique, 371 morts imputées à des surdoses se sont produites durant les 6 premiers mois de 2016. Dans 60 % des cas, la substance en cause était le fentanyl, un puissant analgésique.

Aux yeux du Dr Wood, cette prévalence souligne la nécessité d'intégrer le traitement de la toxicomanie aux soins de première ligne. Les médecins de famille devraient ainsi être formés de manière à pouvoir venir en aide aux patients dépendants, qui pourraient ensuite être dirigés vers des spécialistes.

Il existe environ 25 établissements fournissant des soins en matière de dépendance en Colombie-Britannique agréés auprès du American Board of Addiction Medecine. Un tel système d'agrément n'existe pas au Canada.

Le Dr Evan Wood a soutenu que le traitement de la toxicomanie accusait un grave retard au pays, alors que les besoins étaient pourtant criants. Trop nombreux sont les patients qui se retrouvent à l'urgence pour ensuite recevoir leur congé sans suivi, a-t-il ajouté.

Le Collège des médecins de famille du Canada a accueilli de manière favorable les recommandations de l'étude. La directrice générale et chef de la direction de l'organisme, Francine Lemire, a convenu qu'il fallait investir dans les formations de lutte contre la toxicomanie offertes par les écoles de médecine et continuer de former les spécialistes de la santé aux prises avec ce fléau.