Pour la première fois au Québec, une étude de terrain de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révèle que le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) est efficace. Faits saillants.

Que visait l'étude ?

Depuis 2008, les filles de 9 à 17 ans sont vaccinées contre le VPH au Québec. L'INSPQ a mené une vaste étude sur la santé sexuelle des jeunes, avec un volet portant spécifiquement sur le VPH. Cette portion de l'étude, publiée hier, visait à obtenir une « première appréciation de l'impact indirect de la vaccination des femmes ». L'étude a été menée en 2013-2014 sur plus de 3500 jeunes de 17 à 29 ans.

Nombre de doses de vaccin contre le VPH distribuées jusqu'à maintenant dans le monde : plus de 200 millions.

Quelles sont les principales conclusions de l'étude ?

La Dre Patricia Goggin, médecin-conseil à l'INSPQ, explique qu'il y a plusieurs types d'infections au VPH, aussi appelés « génotypes ». Le vaccin québécois agit sur quatre génotypes (6, 11, 16 et 18). Selon l'étude de l'INSPQ, ces quatre génotypes sont bien moins présents auprès des femmes vaccinées. « C'est la première étude terrain qui montre l'efficacité du vaccin au Québec », note la Dre Goggin.

Pourquoi est-il important d'avoir un vaccin efficace ?

Selon la Dre Goggin, les quatre types d'infection au VPH combattus par le vaccin sont ceux « qui causent le plus grand nombre de cancers et de condylomes ». D'où l'importance d'avoir un vaccin efficace.

Y aura-t-il un suivi ?

Oui. D'ici environ cinq à dix ans, bon nombre des filles aujourd'hui vaccinées au primaire auront une vie sexuelle active. L'étude pourra alors être répétée pour évaluer la pleine ampleur de l'efficacité du vaccin.

L'automne dernier, un groupe de chercheurs canadiens avait remis en question l'efficacité et l'innocuité du vaccin contre le VPH, demandant même un moratoire. Cette étude pourra-t-elle mettre fin à la controverse entourant le vaccin ?

La Dre Goggin l'espère. « On a souvent entendu qu'on n'avait pas de preuve terrain de l'efficacit du vaccin. Maintenant, on l'a. Les résultats sont très encourageants », dit-elle. Plusieurs études semblables menées ailleurs dans le monde arrivent également à des conclusions semblables, ajoute la Dre Goggin.

Le VPH

Les infections au virus du papillome humain (VPH) comprennent plus d'une centaine de virus. Le VPH est l'une des infections transmissibles sexuellement les plus fréquentes, selon l'INSPQ. Le VPH est souvent associé au cancer du col de l'utérus et à d'autres cancers génitaux, de même qu'aux condylomes.