Un groupe de paroissiens d'Outremont travaillent d'arrache-pied pour transformer une église patrimoniale de leur quartier en résidence de soins palliatifs. Il s'agirait du deuxième projet du genre mis sur pied dans la métropole, qui compte 178 lits de soins palliatifs, soit bien moins que la cible de 197 souhaitée par le gouvernement.

La résidence de soins palliatifs Saint-Raphaël est soutenue par un groupe d'anciens fidèles du père Gerry Sinel, qui officiait à l'église située au 2001, rue Lajoie, à Montréal.

«Le père Sinel travaillait aussi auprès des patients en fin de vie à l'hôpital de St. Mary. Il a toujours voulu créer une maison de soins palliatifs», raconte Dominic Chiovitti, membre du conseil d'administration de la résidence Saint-Raphaël.

Après la mort du père Sinel en 2008, ses fidèles ont fait des démarches pour acheter l'église Saint-Raphaël, qu'ils ont finalement acquise pour la somme symbolique de 1 $ «à condition d'en faire une maison de soins palliatifs».

Le projet a rapidement pris forme. À terme, la maison Saint-Raphaël veut offrir 12 lits de soins palliatifs et un centre de jour pour offrir du répit aux patients soignés à domicile et à leur famille.

«On a franchi plusieurs étapes. On a eu les autorisations de la Ville. On a une entente avec le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne pour du financement et des ententes de soins», raconte M. Chiovitti.

Seul défi : puisque le projet prévoit de transformer une église patrimoniale, les coûts de construction sont très élevés. «Ça aurait coûté bien moins cher de tout mettre à terre et de recommencer. Mais on ne voulait pas», dit M. Chiovitti qui estime que le projet coûtera près de 5 millions et devra être entièrement financé par le privé.

«Le gouvernement ne finance jamais la construction de maisons de soins palliatifs. Les soins directs aux patients sont en partie financés. Mais il faut faire des collectes de fonds pour payer le reste», explique la directrice générale de l'Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec, Lucie Weiseman.

Un projet souhaité

Le porte-parole du CSSS de la Montagne, Jean Paiement, confirme que son établissement salue la création de la maison. «Ça répond à un besoin», dit-il. Même si le contexte budgétaire du réseau de la santé est serré, le CSSS de la Montagne a calculé qu'il n'en coûtera «pas plus cher» de soigner ces patients dans une maison de soins palliatifs qu'à l'hôpital. «Mais pour la qualité de vie de ces patients, c'est bien mieux», commente M. Paiement.

Directeur de la Société de soins palliatifs à domicile du Grand Montréal, Bérard Riverin estime que le projet de la Maison Saint-Raphaël est «une excellente idée». Il salue principalement la création d'un centre de jour, ce qui n'existe pas actuellement à Montréal.

De son côté, Elsie Monereau, directrice des soins à la Société des soins palliatifs du Grand Montréal, estime que les patients devraient toujours avoir le choix de finir leur vie dans l'environnement qu'ils préfèrent. «Au-delà du calcul du nombre de lits de soins palliatifs au Québec, il y a une question humaine. Il faut toujours présenter une diversité d'options de soins palliatifs, que ce soit en maison de soins palliatifs ou à domicile», dit-elle.

La maison Saint-Raphaël compte lancer sa campagne majeure de financement au printemps.