Dans le contexte où d'importantes compressions sont attendues cette année dans le milieu de la santé, l'absence du ministre Gaétan Barrette au premier rendez-vous national sur l'avenir du système public de santé et de services sociaux, qui se tenait hier à Laval, a été vertement critiquée.

«C'est la première fois qu'on tient ce genre d'événement. Ça témoigne de l'urgence de la situation. Avec le dernier budget du gouvernement, on prévoit des coupes sans précédent en santé. Je déplore l'absence du ministre», a dit le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Quelque 450 directeurs généraux d'hôpitaux, médecins de famille, infirmières, représentants syndicaux et représentants des usagers étaient réunis, hier, pour déterminer les principaux défis du réseau de la santé du Québec.

L'attachée de presse du ministre, Joanne Beauvais, a expliqué que M. Barrette n'était pas présent «tout simplement parce qu'il y avait d'autres rencontres à son horaire». Seule autre grande absente de la rencontre, la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), la Dre Diane Francoeur, a affirmé qu'elle préfère attendre les décisions du gouvernement avant de prendre part à ce genre d'exercice.

Selon Diane Lavallée, directrice générale de l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), différents consensus se sont dégagés de la rencontre d'hier. «Il faut entre autres moderniser la gestion», dit-elle. Le gouvernement devrait également diminuer la reddition de comptes et trouver le moyen de favoriser la loyauté des employés du réseau.

Certains participants du milieu syndical ont déploré le fait qu'il y ait «trop de chefs et pas assez d'Indiens» dans les établissements.

Mme Lavallée a répondu que le taux de cadres par employé est de 1 pour 20 en santé, comparativement à 1 pour 9 à la Ville de Montréal. «On veut bien faire du chemin de ce côté. Mais la situation n'est pas aussi pire qu'on le dit. On doit gérer un réseau qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On doit produire plus de 200 rapports par année pour le ministère de la Santé et les agences. Ça prend des gens pour faire ça», note Mme Lavallée.

Une deuxième rencontre est prévue en décembre prochain; des solutions y seront présentées.

Mais hier, tant les patrons que les syndicats se sont entendus pour dire que les prochains mois seront difficiles. «On nous demande de couper 500 millions dans les établissements. On a coupé 627 millions au cours des quatre dernières années, a rappelé Mme Lavallée. Ça va faire mal.»