À la suite du décès en prison de la jeune Ashley Smith, en 2007, le gouvernement fédéral met en place un projet pilote visant à aider les détenues aux prises avec de graves problèmes de santé mentale.

Mme Smith était une adolescente troublée dont le long séjour dans le milieu carcéral a pris fin de façon dramatique lorsqu'elle s'est pendue dans une cellule sous le regard d'agents correctionnels. Ashley Smith avait des antécédents d'automutilation. Avant sa mort, les agents avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir tant qu'elle respirait encore.

Une enquête du coroner s'est terminée par la présentation de plus de 100 recommandations visant à améliorer le sort des détenues ayant des troubles mentaux.

Le nouveau projet pilote touchera les détenues souffrant de graves problèmes de santé mentale. Il fera appel au Centre de santé mentale de Brockville, en Ontario, qui fait partie des Services de santé Royal Ottawa. Le centre offrira de nouvelles places pour traiter les délinquantes atteintes de troubles graves de santé mentale.

L'Institut Philippe-Pinel de Montréal et l'Hôpital East Coast Forensic à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, font aussi partie du projet.

Le ministère de la Sécurité publique révèle qu'au moment de leur admission, 13% des délinquants et 29% des délinquantes sous responsabilité fédérale ont déclaré avoir des besoins en santé mentale. Le ministre Steven Blaney croit que le projet accroîtra la capacité du système de répondre aux besoins des délinquants dont les troubles de santé mentale sont les plus complexes.

«L'établissement d'un partenariat avec les Services de santé Royal Ottawa est l'occasion pour nous de redoubler d'efforts pour mieux gérer les délinquants qui ont les besoins les plus élevés, dans le cadre de partenariats avec les provinces dans le domaine des soins de santé», a-t-il déclaré par communiqué.

Le président et directeur général du groupe Le Royal, George Weber, croit qu'offrir des soins de santé mentale appropriés peut avoir des conséquences positives. «Nous savons qu'un nombre important de délinquants, en particulier ceux de sexe féminin, souffrent d'une maladie mentale, quelle qu'en soit la forme. Les délinquants qui reçoivent des soins sont non seulement en meilleure santé, mais sont aussi moins prompts à récidiver», a-t-il expliqué.