Les physiothérapeutes partent en guerre contre Québec. Insatisfaits de leur plus récente entente d'équité salariale, qui les priverait, disent-ils de milliers de dollars chacun, ils réclament justice. Une pétition de près de 5000 noms doit être déposée ce matin à l'Assemblée nationale.

«On veut que le gouvernement reconnaisse son erreur et nous compense», martèle Nadia Marquis, l'une des instigatrices de la pétition.

Selon elle et nombre de ses collègues, les physiothérapeutes ne sont pas rémunérés équitablement eu égard à leur niveau de scolarité.

Début 2013, deux des trois syndicats représentant les physiothérapeutes ont bien négocié une entente avec le Conseil du trésor afin de faire entériner pour les professionnels une hausse salariale de quelque 5%, la maîtrise étant depuis 2010 nécessaire pour pratiquer la physiothérapie au Québec. Toutefois, en raison de délais bureaucratiques, ils n'ont pas eu droit aux deux années de rétroactivité qui correspondent au moment où la maîtrise est devenue obligatoire au terme des études universitaires. Pourtant, les ergothérapeutes, qui doivent satisfaire à des exigences universitaires semblables, ont vu leur salaire indexé à compter de 2010.

«Cette entente a été très mal reçue. Elle a été jugée très injuste et insatisfaisante. Nous nous sommes alliés pour prendre les choses en mains et manifester notre mécontentement tant auprès des syndicats que des instances gouvernementales», explique Mme Marquis.

Un conflit de longue date

Le conflit ne date pas d'hier. Déjà en 2011, mille physiothérapeutes ont porté plainte à la Commission de l'équité salariale. Ils sont toujours en attente d'un règlement. Des dizaines de leurs collègues ont pour leur part envoyé des lettres au Conseil du trésor, à la première ministre, au ministre de la Santé et au ministre de la Justice. Toujours sans succès.

«Nous espérons que notre pétition recevra toute l'attention nécessaire, ce qui ne pourrait que convaincre les députés de cette flagrante injustice», dit Nadia Marquis.