Il serait trop compliqué que les nouveaux services offerts par les pharmaciens soient couverts par la régie d'assurance maladie du Québec (RAMQ), même s'ils le sont déjà quand ils sont administrés par des médecins. C'est ce que soutient le ministre de la Santé, Réjean Hébert.

En pleine négociation avec les pharmaciens pour implanter cette mesure, il insiste sur le fait que sa position est «non négociable».

Ces nouveaux actes auparavant réservés aux médecins - ajuster ou renouveler une ordonnance et prescrire un médicament quand la condition est mineure - seront plutôt couverts par le régime d'assurance médicaments. Ce régime ne couvre que 40% des Québécois. Les autres devront essayer d'obtenir un remboursement par leur régime privé pour ces actes, qui coûteront de 12 à 30$.

Changement de cap

Pourtant, l'année dernière, il a promis que le régime d'assurance maladie couvrirait ces actes. «Rapidement, on s'est rendu compte que pour faire cela, il faudrait modifier le régime d'assurance médicaments, explique le ministre. S'il y a un remboursement d'honoraire [par le régime d'assurance maladie] pour ces nouveaux actes, il faudrait aussi regarder l'ensemble des honoraires que les pharmaciens chargent à leurs clients et assureurs. Actuellement, c'est une relation privée entre le pharmacien, son client et les assureurs.»

Un travail compliqué serait nécessaire pour faire ce changement, ajoute M. Hébert. «Si on remboursait de nouveaux actes, il faudrait s'assurer qu'il n'y a pas de double facturation et mettre en place un système transparent des normes sur les honoraires des pharmaciens. En ce moment, on ne sait pas quelle proportion du prix payé sert à payer les honoraires ou le médicament. Ça varie énormément d'une pharmacie à l'autre.»

Le projet de loi qui accorde ces nouveaux pouvoirs aux pharmaciens a été adopté par le précédent gouvernement libéral. L'opposition l'appuyait. On voulait ainsi désengorger le système de santé.

- Avec Tommy Chouinard