Une commission parlementaire aura à recommander au gouvernement s'il doit aller de l'avant avec l'intention du ministère de la Santé d'imposer la fluoration de l'eau potable pour les municipalités de plus de 5 000 habitants.

Mercredi le ministre de la Santé, Réjean Hébert, signalait que le programme du Parti québécois s'opposait à la fluoration de l'eau potable, mais que jamais cela n'avait fait partie de la plate-forme électorale du PQ. «Alors je pense que la commission parlementaire fera le point, je tiens compte du programme qui a été voté démocratiquement par les membres, mais il faut aussi tenir compte des avis d'experts», a-t-il souligné.

La veille, en commission parlementaire le directeur national de la Santé publique, le Dr Horacio Arruda, avait plaidé pour la fluoration, battue en brèche par des informations erronées selon lui. Seulement 3 % des Québécois ont accès à de l'eau fluorée pourtant disponible pour 70 % des Américains et des Ontariens. Le fluor est en recul au Québec depuis le début des années 1990. En Europe plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne ne fluorent pas leur eau.

Or, comme médecin, son opinion personnelle est très claire, «la fluoration est une mesure extrêmement efficace pour enrayer la carie dentaire chez les enfants, surtout chez les défavorisés, cette mesure n'a pas d'effets secondaires à l'exception de certaine opposition dans la population», observe le ministre Hébert. L'absence de fluoration au Québec a des conséquences très claires, le Québec a le pire bilan du point de vue de la carie dentaire, «c'est pourquoi la carie est beaucoup plus fréquente au Québec que dans le reste de l'Amérique du Nord».

Il y a un problème «d'acceptabilité sociale» avec le fluor, observe-t-il soulignant que depuis le début les municipalités n'avaient pas été suffisamment appuyées dans de débat délicat. Les municipalités ont le pouvoir de fluorer l'eau, dira-t-il quand on lui demande si Québec pourrait «imposer» la fluoration aux villes.