Après deux ans de négociations, Québec est parvenu à s'entendre avec les pharmaciens qui pratiquent en milieu hospitalier. À la suite d'une intense séance de négociations qui a duré quatre jours, l'Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) et les négociateurs du gouvernement ont signé une entente de principe tard lundi soir. Le syndicat qui représente les 1500 professionnels a bon espoir qu'elle permettra enfin de remédier à la pénurie actuelle, l'une des pires du réseau de la santé (il manque 275 pharmaciens actuellement).

L'entente de principe sera présentée aux pharmaciens le 29 juillet. Le président du syndicat, Charles Fortier, s'est réjoui de la fin des négociations mais a préféré taire les détails de l'entente d'ici à ce qu'elle soit présentée à ses membres.

«Je pense que nous sommes dans la bonne direction pour réduire l'écart salarial, s'est-il limité à dire en entrevue. Pour la première fois depuis des années, nous avons espoir de pouvoir attirer et retenir les pharmaciens.»

Les pharmaciens en milieu hospitalier ont actuellement un salaire de départ de 36,70 $ l'heure. Au sommet de l'échelle, ils gagnent 45,88 $. À titre comparatif, les pharmaciens du secteur privé commencent à environ 51 $ l'heure.

Pour pratiquer en milieu hospitalier, il faut être titulaire d'une maîtrise. Environ 70 places sont offertes chaque année au Québec dans les deux facultés de pharmacie. Or, seulement 57 personnes se sont inscrites au programme en 2011. Le nombre a oscillé de 47 à 67 entre 2003 et 2011. Pourtant, le baccalauréat en pharmacie est l'un des programmes les plus contingentés du Québec: on n'y accepte que 1 candidat sur 10.

En avril dernier, la pénurie a fait en sorte que l'hôpital de Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, a dû se passer des services d'un pharmacien durant une journée, une première au Québec. L'affaire avait suscité la controverse.

Les pharmaciens d'établissement étaient l'un des derniers groupes d'employés de l'État qui n'avaient toujours pas conclu d'entente avec le gouvernement.

«Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, se réjouit de cette entente de principe qui favorise l'amélioration des conditions de travail et le recrutement», a dit Joçanne Prévost.