La liste dont a été saisi le syndic du Collège des médecins allègue des erreurs diverses. À titre d'exemple, le Dr Gaétan Barrette aurait négligé de noter une double fracture du bassin d'une vieille dame qui se plaignait de douleurs au membre inférieur gauche à la suite d'une chute.

Pourtant, la fracture apparaissait de façon évidente sur la radiographie - tellement évidente, nous a-t-on dit, que n'importe quel étudiant en médecine l'aurait immédiatement remarquée. «C'est possible, a dit hier le Dr Barrette. Les erreurs existent.»

Un cas de cancer

Dans un autre cas, le Dr Barrette aurait affirmé qu'à la lecture des radiographies, l'état d'une patiente atteinte d'un cancer s'était amélioré, alors que dans les faits, les radiographies montraient le contraire: son état s'était détérioré.

«Je ne peux pas me prononcer sur des choses sans connaître les faits, a dit hier le Dr Barrette. Les erreurs, ça existe, a-t-il répété. Les erreurs grossières, ça existe aussi. On peut être fatigué.»

En plus de son travail de radiologiste, le Dr Barrette consacre de nombreuses heures chaque semaine à la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), une organisation qu'il dirige de façon très combative. Se pourrait-il qu'il en fasse trop? «C'est possible», a-t-il dit.

Chaque jour, un radiologiste peut interpréter une centaine de radiographies, d'échographies ou d'images de résonance magnétique. Toute son attention est requise. Les erreurs sont inévitables, mais dans le cas du Dr Barrette, leur nombre serait anormalement élevé, selon des radiologistes du département.

Pas de commentaire

Depuis environ cinq ans, le Dr Barrette ne lit plus les radiographies à l'hôpital. Il les lit chez lui, si bien que ses échanges avec les médecins de l'hôpital sont limités.

Tant l'hôpital Maisonneuve-Rosemont que le Collège des médecins refusent de commenter la situation.

«L'objet, les travaux, les délibérations et les conclusions de réunions de comités évaluant les actes médicaux, dans tous les hôpitaux, sont confidentiels au sens de la Loi», a écrit André Bouthillier, porte-parole de l'hôpital, dans un courriel.

«Toutes les demandes d'enquête et toutes les enquêtes menées par le syndic d'un ordre professionnel sont confidentielles», a affirmé Leslie Labranche, porte-parole du Collège des médecins.