Des sites d'injection supervisés devraient être ouverts dans toutes les régions du pays afin de freiner la propagation des virus de l'hépatite B et C, soutient une coalition qui réclame une approche plus énergique dans la lutte contre ces maladies infectieuses.

Le Canada fait piètre figure dans ce dossier, estime la Coalition canadienne des organisations vouées à l'hépatite B et C, qui déplore que toutes les régions ne bénéficient pas des mêmes ressources.

Le problème de coordination des ressources est particulièrement criant à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest, ainsi que dans l'ensemble des pénitenciers canadiens, indique la coalition dans un rapport publié jeudi.

«Les gouvernements manquent essentiellement à leur devoir en ce qui a trait à la population incarcérée (sic)», tranche la coalition dans son bulletin. Un résumé de ce document a été transmis aux ministres de la Santé, aux premiers ministres provinciaux et territoriaux et au premier ministre du Canada.

«Ils laissent passer une occasion de traiter une population à risque très élevé, de prévenir la transmission et d'éduquer cette population, limitant ainsi la propagation de l'hépatite virale et d'autres maladies infectieuses. Il n'y a aucune cohérence d'un établissement à un autre», peut-on lire dans le rapport.

Selon la coalition, toutes les régions devraient non seulement ouvrir davantage de sites d'injection supervisés, mais également se doter de cliniques où l'on dispense de la méthadone et des seringues.

Les gouvernements doivent faire preuve d'une «vision plus globale» s'ils espèrent s'attaquer aux conséquences néfastes de la consommation de drogues et des politiques en matière de toxicomanie, ajoute la coalition.

Vancouver est la seule ville en Amérique du Nord où l'on retrouve un site d'injection supervisée, connu sous le nom d'«Insite», que le gouvernement conservateur tente de fermer. La cause est actuellement devant la Cour suprême du Canada.

Les hépatites B et C peuvent causer le cancer du foie ou entraîner de sérieux dommages au foie, nécessitant parfois une greffe d'organe. C'est la raison pour laquelle la coalition invite le gouvernement fédéral à «jouer un rôle plus actif dans les campagnes de don d'organes».

La coalition demande au gouvernement canadien d'améliorer l'accès aux programmes de soins. «Il est évident qu'il y a encore trop de personnes non diagnostiquées et non traitées pour (l'hépatite C). Le dépistage selon l'âge ainsi que les risques doit être mis en application», stipule le rapport.

Elle recommande également d'inclure l'hépatite B sur la liste des maladies à déclaration obligatoire de Santé Canada, tout comme l'est l'hépatite C.