Le gouvernement Harper n'a pas encore décidé du sort du site d'injection supervisé Insite de Vancouver, a affirmé jeudi un avocat d'Ottawa à la Cour suprême.

Robert Frater a admis que certaines déclarations de Tony Clement, lorsqu'il était ministre de la Santé, pouvaient laisser croire que les troupes de Stephen Harper étaient déterminées à abolir ce programme de santé publique.

En mai 2008, M. Clement affirmait que le gouvernement voulait faire fermer Insite, après une décision favorable au site d'injection émise par un tribunal de la Colombie-Britannique.

Le plus haut tribunal du pays doit décider si Insite est un établissement de santé sous la juridiction de la Colombie-Britannique, et si sa fermeture violerait les droits des toxicomanes de l'un des quartiers les plus pauvres du Canada.

Ceux qui appuient l'institution -dont le gouvernement de Victoria- mettent de l'avant des études scientifiques qui concluent qu'Insite contribue à réduire le nombre de morts par surdose, ainsi que la propagation du VIH et de l'hépatite.

Le site d'injection supervisé entraînerait aussi une baisse du taux de criminalité et de l'utilisation de drogues dans des lieux publics.

«Dans ce cas, nous avons fait nos devoirs, nous avons évalué tous les éléments de preuve, et notre position est que l'exception ne devrait pas être prolongée», avait indiqué Tony Clement à l'époque, décrivant les preuves scientifiques comme «équivoques». «Il vaut mieux traiter les gens, empêcher les gens de se tourner vers les drogues.»

Me Frater a affirmé à la cour qu'aucune décision n'avait été prise au sein du gouvernement quant au maintien d'une exception à l'application des lois fédérales sur les drogues. «La décision d'accorder ou non une prolongation n'a pas encore été prise.»