La haute direction du CHUM réagit vivement à la sortie publique de ses spécialistes en médecine nucléaire, la semaine dernière, qui étudient la possibilité d'intenter des recours judiciaires pour casser la décision de fusionner leur département avec celui de la radiologie. En plus d'affirmer que les spécialistes en médecine nucléaire ont été tenus au courant et qu'elle n'a pas joué dans leur dos, la direction soutient qu'il s'agit d'une décision «longuement réfléchie».

En entrevue avec La Presse, le directeur adjoint du CHUM, Serge Leblanc, a expliqué qu'il s'agit d'un «pas en avant» pour les deux départements. «C'est également une décision au bénéfice des patients, a-t-il ajouté. Quand on pose un diagnostic, on a besoin de l'imagerie. On veut quelque chose de perméable, de moins hermétique au CHUM. La fusion va donc nous permettre de modifier nos protocoles de soins en la matière.»

Très consciente que la décision ne plaît pas aux spécialistes en médecine nucléaire, la direction espère donner le ton aux autres hôpitaux du Québec qui, estime-t-elle, vont emboîter le pas. «On a maintenant de l'équipement hybride, donc au lieu de devoir passer cinq, six examens dans une journée, des patients vont peut-être en passer deux ou trois dans le futur CHUM. On veut se positionner pour l'avenir. Ce n'est donc pas une décision pour déplaire, mais pour desservir, en souhaitant un meilleur travail d'équipe en fin de compte.»

Démissions

À la suite de la décision entérinée par le conseil d'administration du CHUM, début mars, deux spécialistes en médecine nucléaire, le Dr Jean-Paul Soucy et le Dr Luc Boucher, ont remis leur démission à titre de chefs adjoints du département, comme l'a révélé La Presse la semaine dernière. Comme les autres spécialistes en médecine nucléaire du CHUM, ils désapprouvent non seulement la fusion, mais aussi la nomination du radiologiste Pierre Bourgouin à la tête du nouveau département, une décision approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration.