La Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) lance ce week-end la deuxième phase de sa campagne-choc sur l'état de la médecine familiale au Québec. En plus de sensibiliser la population aux besoins criants dans les soins de première ligne, la publicité vise à attirer la relève en médecine familiale.

La première capsule publicitaire, d'une durée de 45 secondes, sera diffusée à la télévision de Radio-Canada demain soir, au cours de l'émission Tout le monde en parle. Elle s'inspire du photographe américain Spencer Tunick, célèbre pour ses photos de nus dans des milieux urbains.

On y verra des milliers de personnes converger vers une place du centre-ville de Montréal pour se rassembler autour d'un médecin, la Dre Lyne Thériault, qui pratique à Princeville, municipalité voisine de Victoriaville.

Cette nouvelle offensive publicitaire vise à mettre en lumière le fait que, au Québec, 2 millions de personnes n'ont pas de médecin de famille - c'est-à-dire environ une personne sur quatre. La campagne sera suivie de capsules dans lesquelles on voit des gens sur le trottoir qui portent un masque et une chemise d'hôpital sur laquelle il est écrit «Je suis l'un des 2 millions de Québécois sans médecin de famille».

Campagne sur l'Internet

La FMOQ entend aussi offrir sur YouTube et Facebook un lien qui permettra de faire enfiler masque et chemise d'hôpital aux photos de profil de ses fans. Plus de 18 000 membres se sont inscrits sur la page Facebook de la première campagne, lancée en mai dernier, et intitulée Diagnostic. Pour clore le tout, des dépliants seront distribués dans les salles d'attente des cliniques médicales de la province.

Le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, qui a fait cette année une tournée dans les facultés de médecine, explique que la première campagne a eu un effet positif chez les étudiants: «Pour nous, ce n'est pas que de la publicité. Nos étudiants en médecine se sont rendu compte que la médecine familiale est une job intéressante. Sauf que c'est loin de régler le problème. Il y a toujours moins de 40% des étudiants qui choisissent la médecine familiale, et la réalité, c'est qu'il nous manque plus de médecins qu'il y a un an.»

Des solutions dès l'automne

La Fédération entend donc envoyer un autre message au gouvernement pour qu'il mette sur pied des solutions dès cet automne. «Il faut passer de la parole aux actes, ajoute le Dr Godin. Ça fait deux ans qu'on le dit, et on ne peut plus attendre. Plusieurs de nos omnipraticiens vieillissent et approchent de la retraite.»

En plus de demander une meilleure rémunération, les omnipraticiens réclament la réorganisation des soins de première ligne. La FMOQ estime qu'il devrait y avoir une infirmière pour chaque médecin et que l'informatisation des dossiers est devenue impérative. «Bref, il nous faut un coffre à outils pour pouvoir soigner et assurer le suivi de nos patients», conclut le Dr Godin.