Il n'y aura pas d'essais cliniques dans l'immédiat pour tester le controversé nouveau traitement contre la sclérose en plaques, a déclaré mercredi la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq.

Disant vouloir jouer la carte de la prudence, la ministre préfère voir les résultats de sept études qui ont été commandées pour vérifier divers aspects du traitement proposé par le médecin italien Paolo Zamboni.

«Il s'agit de la décision la plus sécuritaire à ce stade», a déclaré Mme Aglukkaq, mercredi matin, précisant ne pas vouloir mettre en danger la santé des personnes atteintes de sclérose en plaques.

C'est d'ailleurs ce qu'a fortement suggéré mardi un groupe d'experts canadiens et américains.

Ceux-ci ont été unanimes dans leurs recommandations à la ministre de la Santé: il n'y a pas assez de preuves scientifiques démontrant que le traitement est sécuritaire et efficace.

D'autres études sont nécessaires avant d'aller plus loin, ont-ils réitéré mercredi.

Les résultats des études défrayées par la Société canadienne de la sclérose en plaques orienteront les décisions sur la tenue des essais cliniques, a ajouté Mme Aglukkaq.

Elle a annoncé mercredi qu'elle allait immédiatement mettre sur pied un groupe de travail pour surveiller l'avancement des travaux.

Si les résultats des études démontrent que la procédure du docteur Zamboni peut être sécuritaire et démontre potentiellement un lien entre les veines bloquées et la sclérose en plaques, des essais cliniques pancanadiens seront ordonnés, a-t-elle promis.

Le Dr Zamboni prétend que la sclérose en plaques est une maladie vasculaire causée par un mauvais drainage sanguin du cerveau et propose de dégager les veines par chirurgie.

Ses patients subissent une angioplastie, c'est-à-dire que les veines bloquées sont dégagées à l'aide d'un petit ballon ou d'une prothèse vasculaire.

Les recherches du médecin italien auraient démontré que tous ses patients souffrant de sclérose en plaques avaient un problème de blocage des veines, alors que les individus en santé ne montraient pas ce problème.

Mais sa théorie est remise en doute par des études, un peu partout sur la planète.

Le Canada a l'un des plus hauts taux de sclérose en plaques au monde.

Quelque 75 000 Canadiens en sont atteints.