Dans sa fiche sur l'électrosensibilité, l'Organisation mondiale de la santé suggère trois remèdes: une recherche de maladies physiques autres pouvant expliquer les symptômes, une évaluation psychologique de la personne, et une évaluation du domicile et du lieu de travail du patient pour voir si de la pollution sonore ou atmosphérique, un mauvais éclairage ou une ergonomie déficiente peuvent être à la source des symptômes.L'OMS ne recommande nulle part de diminuer l'exposition aux ondes électromagnétiques.

Ces conclusions s'appuient sur des études qui montrent que les patients «électrosensibles» ne parviennent pas à sentir une augmentation ou une diminution des ondes en laboratoire. Des études néo-zélandaises et britanniques soulignent aussi que des personnes qui considèrent la modernité comme néfaste sont plus susceptibles d'éprouver des maladies environnementales telles que l'électrosensibilité.

 

Les adversaires des portables rejettent ce raisonnement. «Pour avoir côtoyé des personnes devenues électrosensibles au cours de la dernière année et m'être informé auprès de diverses sources, je suis convaincu de la réalité de ces symptômes, mais surtout convaincu qu'il y a tout un lobby pour nier cette évidence, affirme François Therrien, de l'organisme Sauvons nos enfants des micro-ondes. Les véritables recherches qui devraient être faites pour reconnaître et aider ces victimes ne trouvent pas de financement. Et les rares qui sont effectuées et ont des résultats significatifs sont contestées par toute l'industrie - nul chercheur ne peut résister longtemps devant une telle levée de boucliers.»

Certains chercheurs dont les travaux montrent l'impact des portables sur la santé reconnaissent que des facteurs psychologiques peuvent jouer. «Il est certain que toutes les personnes qui se disent atteintes d'électrosensibilité ne le sont pas réellement», explique Hans-Peter Hutter, de l'Université de Vienne, auteur d'une étude sur l'augmentation des problèmes du sommeil. «Il est peut-être impossible, avec les moyens actuels, de déceler les vrais cas. Mais je pense qu'on peut mieux informer les gens sur l'exposition aux ondes, afin qu'ils prennent eux-mêmes les décisions.»