Les enfants qui habitent Montréal ont 60 % plus de risques d'avoir un surplus de poids que ceux des autres villes du Québec, selon l'Institut de la statistique du Québec.

Une étude publiée hier révèle que 21,3 % des Montréalais de 7 ans ont un excès de poids. Dans les autres régions urbaines du Québec de plus de 10 000 habitants, seulement 13,4 % des enfants du même âge sont trop gros.

«Nous avons été frappés par ces résultats», concède Hélène Desrosiers, auteure principale de l'étude et chargée de projet à l'Institut de la statistique du Québec.

La recherche s'appuie sur les données de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, un projet qui suit l'évolution d'une cohorte d'enfants nés à la fin des années 90. L'échantillon initial comptait 2120 enfants partout au Québec.

Mme Desrosiers et son équipe ont déterminé qu'environ 16 % des enfants de 4 à 7 ans font de l'embonpoint, dont le tiers est obèse.

Pourquoi les jeunes sont plus gros à Montréal? «À notre avis, c'est tout l'aménagement urbain qui pourrait être incriminé», répond Hélène Desrosiers. La ville offre moins d'espaces verts, et les parents sont moins portés à envoyer leurs enfants jouer dehors.

Le manque d'épicerie à grande surface, où des aliments sains à faible coût sont disponibles, pourrait aussi expliquer l'embonpoint des petits Montréalais, selon les chercheurs.

D'autres facteurs

Outre le lieu de résidence, d'autres facteurs sont à l'origine du surplus de poids des enfants. Quand la mère fume pendant la grossesse, l'enfant a 21,6 % de risques d'être trop gras quand il aura atteint l'âge de 7 ans, contre 13,4 % pour une mère non-fumeuse. L'exposition à la fumée de cigarette d'un foetus altère le métabolisme, selon certaines recherches.

L'enfant qui manque de sommeil, qui consomme des boissons gazeuses ou qui mange peu de légumes risque davantage d'engraisser. Finalement, des parents obèses (ou qui mangent trop vite) courent plus de risques d'avoir des rejetons trop enveloppés.

«Puisqu'on connaît les facteurs, les parents ont la possibilité de prévenir l'embonpoint des enfants», indique Mme Desrosiers. Et ils doivent intervenir rapidement: environ la moitié des enfants qui avaient un surplus de poids à 7 ans présentaient déjà cette condition à 4 ans, révèle l'étude.

Quelques kilos en trop peuvent être un poids lourd à porter. Près du quart des enfants trop gros ont des problèmes relationnels à l'école, selon leurs parents et leurs professeurs. Cette proportion est de 15 % pour les autres enfants.