Pendant que de plus en plus de gens développent des dépendances à leur téléphone intelligent, la MRC de Témiscouata, elle, vient tout juste de trouver un moyen d'accéder à la téléphonie cellulaire.

Pour la préfète de la MRC de Témiscouata, Guylaine Sirois, il s'agit carrément d'une question de sécurité publique en 2019.

Les gens du Bas-Saint-Laurent possèdent des téléphones mobiles qu'ils utilisent lorsqu'ils se déplacent en ville ou dans d'autres régions, mais lorsqu'ils reviennent dans leur coin de pays l'appareil est inutilisable.

« Il n'y a pas de tours, pas de service, résume-t-elle. Si vous êtes en panne, s'il y a un accident, un incendie, vous faites quoi ? »

Grâce à une aide de 250 000 dollars du Fonds d'appui au rayonnement des régions du gouvernement du Québec, 19 municipalités du Bas-Saint-Laurent, dont onze dans le Témiscouata, ont maintenant un réseau de 51 bornes d'accès à un signal Wi-Fi.

Les gens peuvent donc désormais se rendre dans un rayon de 30 mètres d'un lieu identifié comme possédant une borne de signal Internet pour effectuer un appel par le réseau Wi-Fi ou encore échanger des messages textes.

« C'est du service de dépannage, ce n'est pas pour regarder un film ! », prévient toutefois Mme Sirois.

Grâce au réseau de fibres optiques limité, qui dessert principalement les écoles, les bibliothèques et les bureaux municipaux, la MRC est parvenue à étendre la couverture sans fil à d'autres endroits publics.

Parmi les 19 municipalités qui participent au projet, 11 n'ont pas accès au réseau cellulaire et la plupart n'ont pas accès à Internet ailleurs que dans des édifices municipaux ou scolaires.

30 millions pour 20 000 habitants

Comme le précise Guylaine Sirois, cette solution était la plus simple et la plus économique d'offrir un service minimal pour des besoins urgents.

Toutefois, développer un véritable réseau de tours cellulaire coûterait 10 millions de $, d'après une étude commandée par la MRC de Témiscouata. L'implantation de 13 tours serait nécessaire à travers le vaste territoire montagneux.

Pour ajouter le déploiement du réseau de fibres optiques, il faudrait additionner une autre facture de 20 millions.

« On parle d'un projet total de 30 millions pour des télécommunications dans une MRC d'un peu moins de 20 000 habitants », constate la préfète qui réclame un projet concret des gouvernements pour rejoindre les régions.

« Dans la campagne électorale, à l'automne, c'était la priorité de tous les partis. Est-ce que la CAQ va le faire ? On verra. »