Après avoir examiné la preuve amassée par la police, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de porter des accusations contre cinq garçons impliqués dans une histoire de photos « intimes » au Séminaire des Pères Maristes.

Les cinq garçons ne sont pas tous accusés des mêmes choses. Des chefs d'accusations de leurre, de distribution de pornographie juvénile, de possession de pornographie juvénile, d'extorsion et d'avoir rendu accessible une image intime sans consentement ont été déposées. Un des cinq jeunes est aussi accusé d'agression sexuelle.

« Les cinq adolescents accusés devront comparaître devant le tribunal de la jeunesse dans les prochaines semaines, indique le DPCP dans un communiqué. De plus, ils doivent respecter entre autres, les conditions de s'abstenir de communiquer directement ou indirectement avec les plaignantes et de s'abstenir de les importuner. »

À l'heure actuelle, une seule des trois présumées victimes fréquente toujours l'école, ainsi que trois des garçons.

En mai dernier, la police de Québec avait arrêté six garçons de 12 et 13 ans dans cette histoire. Les garçons avaient d'abord été suspendus une semaine. Ils avaient ensuite fini l'année dans un pavillon isolé, loin des autres élèves.

En juin, la direction de l'école avait d'abord dit aux parents des garçons, qui ont 12 et 13 ans, qu'ils pourraient les réinscrire à la rentrée. Mais cet été, une pétition en ligne a recueilli plus de 3000 signatures pour demander leur expulsion. La direction a donc prévenu les parents, deux semaines avant la rentrée, que leurs garçons ne seraient pas les bienvenus.

Trois garçons ont changé d'école, tout comme deux des élèves qui ont porté plainte. Mais les parents de trois garçons ont obtenu la semaine dernière une ordonnance de sauvegarde de la Cour supérieure, qui a ordonné leur réintégration.

Lors de la rentrée au Séminaire des Pères Maristes mardi, une trentaine de manifestants ont dénoncé la réintégration des trois garçons.

« On considère que le fait que ces filles doivent côtoyer ces garçons est inacceptable. C'est important de dire aux jeunes filles : " On est là, on vous appuie, vous êtes courageuses " », a alors déclaré Isabelle Boily, porte-parole du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale, qui avait organisé cette « chaîne humaine ».