Les femmes souffrant d'un cancer du sein devront patienter encore quelques jours avant de savoir si elles devront faire l'objet de nouveaux tests de laboratoire mais le gouvernement prend la situation très au sérieux, a soutenu, samedi, le premier ministre du Québec, Jean Charest.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a rencontré la presse samedi matin mais n'avait rien de nouveau ou de rassurant à annoncer aux milliers de femmes possiblement victimes de tests de laboratoire erronés.

«J'aimerais vous en dire plus, mais il faut attendre que l'on ait toute l'information disponible et que les experts se soient prononcés (...) Au début ou au milieu de la semaine prochaine, on devrait être beaucoup plus avancé», a dit M. Bolduc.

Jean Charest s'est quant à lui voulu compatissant, samedi. «On se met à la place des femmes qui ont reçu des traitements et des diagnostics et qui doivent vivre aujourd'hui avec une anxiété qu'elles n'avaient pas», a-t-il affirmé, en marge du dévoilement, à Montréal, d'une entente entre le Québec et la France pour faciliter la mobilité des avocats. «On est très conscient de l'impact que cela a et c'est pour cela qu'on va aller le plus vite possible pour vraiment cerner les faits et agir», a dit M. Charest.

L'heure est toujours à l'appréhension alors que le Collège des médecins et l'Institut nationale de santé publique (INRS) ont entrepris l'analyse de l'inquiétante étude menée par le président de l'Association des pathologistes du Québec, Louis A. Gaboury.

L'étude a révélé qu'entre 20 et 30 pour cent des tests de laboratoire donnent des résultats erronés, ayant pu entraîner la prescription du mauvais traitement pour les femmes atteintes du cancer du sein.

Bien qu'elle s'appuie sur un très faible échantillonnage - seulement 15 patientes ayant effectué des tests envoyés dans 25 des 140 laboratoires de pathologie du Québec - l'étude Gaboury semble «valable», selon le ministre de la Santé.

Jean Charest répété samedi que le premier objectif du gouvernement était «d'aller au fond des choses» et qu'il prenait la situation très au sérieux. «Je peux vous donner l'assurance qu'on va tout faire pour protéger la santé des femmes», a ajouté le premier ministre.

Le Collège des médecins fera le point lundi sur les conclusions de son analyse de l'étude.

«Je veux que cela procède rapidement. Je veux l'information juste, les faits, la vérité et nous serons transparents. Aussitôt que nous pourrons donner l'information à la population et la guider, nous le ferons. C'est mon dossier prioritaire», a assuré M. Bolduc.

D'ici là, dimanche, le ministre s'entretiendra avec les dirigeants de l'Association des hémato-oncologues et celle des pathologistes, afin de discuter de la marche à suivre.

A la lumière de l'avis des experts, il est possible que les femmes souffrant du cancer du sein fassent l'objet de nouveaux tests. Mais pour l'instant, M. Bolduc reste prudent et prêche la patience.

«C'est toujours une possibilité mais il est prématuré de dire ce qu'on va faire. Le danger, c'est d'agir de façon précipitée et de regretter ce qu'on fait. Comme en médecine, si tu veux faire un traitement avant de faire un diagnostic, tu ne fais pas un bon travail. Parfois, il faut être un peu plus patient mais être sûr que ce qu'on fait est correct», a-t-il fait valoir.