Une coalition formée de 37 organismes réclame, une fois de plus, la tenue d'un véritable débat sur la tarification et la privatisation des services publics.

Ce regroupement, constitué de groupes communautaires, syndicaux et étudiants, estime que le gouvernement du Québec brandit le spectre des hausses tarifaires comme une alternative inévitable alors qu'il existe, selon lui, d'autres options.

Le coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, a présenté dimanche une longue liste de mesures allant de l'ajout d'un palier d'imposition à une lutte plus musclée contre l'évasion fiscale.

«Ce que le gouvernement nous dit c'est «on n'a pas le choix», nous répondons, ce n'est pas vrai!», martèle François Saillant.

S'appuyant sur le discours politique et les documents de la consultation en ligne sur la question, il juge que les seules voies véritablement mises de l'avant par le gouvernement libéral sont celles des compressions.

Il répète que la voie de l'équilibre budgétaire et l'objectif du déficit zéro d'ici 2013-2014 peuvent néanmoins être retrouvés autrement.

«Le gouvernement semble avoir déjà fait son nid. Pour lutter contre le déficit, il propose d'augmenter la pression sur les services publics. Du côté des revenus, les pistes offertes, ce sont des hausses des tarifs résidentiels d'Hydro-Québec, et une augmentation générale de la taxe de vente du Québec», juge François Saillant.

Le porte-parole du FRAPRU déplore ce qu'il considère comme un rejet de l'option de puiser davantage dans les poches des citoyens les plus riches et les entreprises privées.

François Saillant mentionne qu'actuellement, le taux d'imposition des citoyens à revenus très élevés s'établit à 24 pour cent. Dans les années 1980, il était de 33 pour cent.

«Pourquoi ne pas introduire un autre palier d'imposition? Pourquoi ne pas mener une lutte conséquente contre l'évasion fiscale? Le ministre des Finances nous dit qu'il y a des pertes énormes, mais on refuse toujours de tenir une enquête sur la corruption!», dénote le porte-parole du FRAPRU.

Ce message sera porté au Forum économique et financier des 20 et 21 janvier à Lévis. Cette rencontre servira à jeter les bases de discussions sur l'avenir économique du Québec.

Sans assister aux échanges, puisque le nombre de participants est limité, la coalition promet d'être dehors et de manifester. Elle souhaite faire valoir ses alternatives, dont la détermination d'un impôt minimal pour les compagnies, la diminution ou la fin à des déductions fiscales des contribuables à hauts revenus et l'augmentation des redevances sur l'utilisation des ressources naturelles.