Les amateurs d'histoire qui souhaitent recréer la bataille des plaines d'Abraham gardent toujours espoir de se produire à Québec cet été. D'autant plus que l'organisme fédéral qui organise la reconstitution ne leur a toujours pas dit d'annuler leur voyage.

La Commission des champs de bataille nationaux ne dévoilera que demain la nouvelle mouture de son programme pour souligner le 250e anniversaire de l'affrontement historique. Les «reconstituteurs» espèrent toujours que la simulation qu'ils peaufinent depuis deux ans aura lieu, même si plusieurs «modifications» sont à prévoir.

 

Le président de la CCBN, André Juneau, est resté vague sur ses intentions, samedi, affirmant que la participation des historiens amateurs est «en attente», mais «pas annulée».

«C'est la responsabilité de la Commission de présenter ça sous un ton rassembleur, affirme Louis Valiquette, qui dirige le Détachement de la colonie, un groupe d'amateurs d'histoire. S'ils ne sont pas capables de le faire, ils devraient annuler la reconstitution, ou en enlever de grands pans.»

Si c'est le cas, M. Valiquette estime que l'organisme fédéral «aura à répondre» aux 2100 personnes qui ont acheté des billets d'avion ou réservé des chambres d'hôtel dans la capitale, si jamais la reconstitution est annulée. Souverainiste convaincu, il estime que l'opposition de certains groupes à la bataille simulée nuira à l'option.

Même si plusieurs rumeurs laissent croire que la reconstitution sera annulée, les souverainistes rencontrés à l'occasion du 170e anniversaire de la pendaison de cinq patriotes se sont bien gardés de célébrer. Ils manifesteront à Ottawa, le week-end prochain, pour demander au gouvernement fédéral de renoncer à organiser une commémoration de la bataille des Plaines.

Certains trouvent étrange que les «soldats» n'aient pas reçu l'ordre de rester chez eux.

«Ça nous dit qu'André Juneau cache quelque chose, affirme Gilles Rhéaume, qui dirige l'Association des descendants des patriotes. On nous dit qu'on recule, mais en réalité, on ne recule pas. On a cherché une modalité pour que l'événement se tienne, mais pour que les irritants les plus apparents soient écartés.»

Si la CCBN maintient sa décision d'organiser la reconstitution historique, le Rassemblement pour un pays souverain pourrait s'adresser aux tribunaux pour bloquer l'événement, a indiqué son président, Benoît Roy. «On ne peut pas tout faire et on ne peut pas tout dire, a-t-il indiqué. C'est ça qui est important. Une nation qui se tient debout ne doit pas célébrer une défaite.»